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Donald Trump se retire de l'accord conclu sur le nucléaire iranien: pourquoi est-ce une CLAQUE pour ses partenaires européens?

On vous l'annonçait hier, le président américain, Donald Trump a indiqué le retrait pur et simple des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien avec un retour de toutes les sanctions. Cette position dure limite les marges de manoeuvre des Européens qui devraient poursuivre mercredi leurs concertations pour sauver le compromis de 2015. Cette annonce aura des répercussions diplomatiques et économiques.

Pour évoquer ces répercussions diplomatiques sur l'Europe et le reste du monde, Roberto De Primis, expert en relations internationales et chercheur à l'université du Québec à Montréal était l'invité sur le plateau du RTLinfo 13H. Il répondait aux questions de notre journaliste Caroline Fontenoy.

Caroline Fontenoy: Donald Trump fait cavalier seul. Pourquoi, c'est une fameuse claque pour ses partenaires européens?

Roberto De Primis: "Surtout, parce que c'était l'une des plus grandes réussites de la diplomatie européenne d'avoir réussi à avoir ce deal avec Téhéran sur le nucléaire iranien. Et donc Donald Trump, tout en ne voulant pas envoyer un message directement aux Européens a fait quand même comprendre que lui décide tout seul et donc fait cavalier seul. Son fameux discours de campagne qui était "America first" devient de plus en plus "America alone". C'est donc une Amérique un peu seule, qui décide seule sur la scène internationale.

Caroline Fontenoy: Les Européens, veulent sauver cet accord âprement négocié par Barack Obama. Depuis le début de son mandat Donald Trump n'a de cesse de défaire tout ce qui a été fait avant lui. Est-ce que cela se résume à ça: une guerre de pouvoir entre Donald Trump et son prédécesseur?

Roberto De Primis: "C'est aussi un message qui est envoyé pour la politique intérieure américaine de la part de l'actuel président américain. D'un côté, il a envie de détruire tout ce qu'a fait son prédécesseur mais de l'autre, dans 6 mois, il y a des élections de mi-mandat qui arrivent aux Etats-Unis. Il y a un électorat, notamment de la part des Evangélistes qui a des positions pro-israéliennes, anti-Iran donc et qui désire ce genre de prise de position de la part de l'actuel président américain."


Caroline Fontenoy: Ce qui se dessine, c'est un clivage entre ceux qui soutiennent ou pas le régime iranien, avec des sanctions économiques à la clé. Le président prend des positions fortes quitte à se fâcher avec une partie de la planète?

Roberto De Primis: "Quitte à se fâcher surtout avec un ensemble de partenaires, même les plus proches. On se souvient quand même qu'Emmanuel Macron, le président français était il y a quelques jours encore à la Maison Blanche. Il a fait énormément de lobbying et de pressions sur le président américain pour que les Etats-Unis ne se retirent pas de cet accord. Et donc les Français, en premier vont perdre énormément sur le plan économique et ces nouvelles sanctions qui vont arriver dans 90 à 180 jours".

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