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Donald Trump sur Fox News, le tourbillon au réveil

Hillary Clinton, James Comey, Stormy Daniels, les entretiens "très très secrets" avec la Corée du Nord: dans un entretien téléphonique débridé, Donald Trump, comme en roue libre, s'est livré jeudi matin sur Fox News.

Sautant d'un sujet à l'autre, multipliant les digressions, le président américain a passé en revue, dans un flot de paroles ininterrompu et parfois désordonné, ses motifs de frustration.

D'entrée, il affirme avoir décidé de faire cet entretien sur "Fox & Friends", l'émission matinale qu'il regarde assidûment et cite régulièrement, pour marquer l'anniversaire de sa femme Melania.

Interrogé sur son cadeau, il est pris au dépourvu, évoque alors une "magnifique carte" et de "magnifiques fleurs", avant de souligner qu'il est "très occupé" et n'a pas vraiment le temps pour cela.

Dans ce qui ressemble par moments à une discussion à bâtons rompus avec un proche, il loue la qualité de ses relations avec "Emmanuel", son homologue français, puis tempête sur l'attitude "obstructionniste" de ses adversaires démocrates qui empêchent "des gens brillants" d'occuper des postes à responsabilité.

Il déplore que le médecin de la Maison Blanche Ronny Jackson, qu'il avait choisi pour diriger le gigantesque ministère des Anciens combattants, ait été obligé de jeter l'éponge: "Il aurait fait un travail fantastique, il a un énorme coeur".

Lors d'une conférence de presse resté célèbre, ce dernier avait dressé un tableau idyllique de sa santé du président de 71 ans. "Il a beaucoup d'énergie, d'endurance", avait-il lancé, évoquant des "gènes extraordinaires".

James Comey, l'ancien patron du FBI que Donald Trump a limogé et qui vient de publier un livre très critique à son encontre? "C'est un menteur, il organise des fuites depuis des années".

"Il n'y pas de collusion entre moi et les Russes!", martèle le milliardaire. "Personne n'a été plus dur que moi face à la Russie, vous pouvez demander au président Poutine"

Quelques instants plus tard, le 45e président des Etats-Unis s'emporte contre "Fake News CNN" qui a "donné les questions du débat" à sa rivale démocrate Hillary Clinton durant la campagne, il y a près de deux ans.

L'animateur essaye de reprendre le fil: "Ne vous préoccupez pas d'eux" "Mais pensez-y!", reprend-il aussitôt. "Ce n'est pas terrible?"

Evoquant "la chasse aux sorcières en cours contre le président des Etats-Unis", il assure être "très déçu" par le ministère de la Justice, promet de rester à l'écart de ses décisions, puis ajoute aussitôt: "peut-être que je vais changer d'avis".

- "Il est du matin" -

Interrogé sur son avocat personnel Michael Cohen, dont les bureaux et le domicile ont été perquisitionnés début avril par le FBI, il salue "quelqu'un de bien" puis s'emploie à mettre autant de distance que possible entre lui et ce dernier.

"C'est un homme d'affaires et je n'ai rien à voir avec ses affaires, croyez-moi", souligne-t-il, avant d'insister sur le fait qu'il n'est qu'un de ses très nombreux avocats.

"C'est triste mais j'ai tellement d'avocats, vous n'y croiriez pas", dit-il, tout en reconnaissant au passage qu'il le représente bien dans l'affaire Stormy Daniels, du nom de cette actrice porno à qui Michael Cohen a versé 130.000 dollars peu avant l'élection présidentielle.

"Nous avons un soutien extraordinaire. Si j'organisais un rassemblement à Washington, on aurait des millions de personnes", lâche-t-il un peu plus tard.

Concernant sa rencontre à venir avec le leader nord-coréen Kim Jong Un, Donald Trump égratigne l'ancien secrétaire d'Etat John Kelly, "le pire négociateur que j'ai jamais vu", assure n'avoir jamais fait la moindre concession, fustige la "malhonnêteté" des médias.

"Il n'y a pas de collusion entre la Russie et moi", lâche une nouvelle fois le président américain, après près d'une demi-heure d'entretien.

"Nous pourrions parler toute la journée mais on dirait que vous avez un million de choses à faire", lance alors Brian Kilmeade, l'un des trois animateurs, comme pour mettre fin à cet entretien-tourbillon.

"Je pense qu'il était bien réveillé et qu'il avait beaucoup à dire", conclut, amusé et presque un peu sonné, son collègue Steve Doocy, lorsque le président des Etats-Unis a raccroché.

"Il est du matin...", lâche Brian Kilmeade.

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