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Dopage: la légende du short-track Viktor Ahn menacé d'exclusion de Pyeongchang

Nouveau coup dur pour la Russie: à deux semaines des jeux Olympiques de Pyeongchang (9-25 février), le patineur d'origine sud-coréenne Viktor Ahn, sextuple champion olympique de short-track, risque d'être interdit des JO-2018 pour dopage, selon des médias russes.

C'est LA star attendu aux jeux Olympiques de Pyeongchang sur la piste de short-track, sport élevé au rang de religion en Corée du Sud. Cela devait être le retour triomphateur au pays du sportif à la crête rouge, sept ans après sa naturalisation russe, devant les 12.000 spectateurs du Palais des glaces de Gangneung. Il n'en sera vraisemblablement rien.

Viktor Ahn, 32 ans et premier sportif à décrocher l'ensemble des titres distribués sous les Anneaux en short-track, a été "écarté" des JO-2018, a affirmé l'agence TASS de source anonyme, sans expliquer les raisons.

Le journal Sport Express, premier à avoir évoqué ces informations, précisait lundi soir sur son site qu'il existait "une forte probabilité" qu'il ne soit pas admis mais que les discussions se poursuivaient.

"Je ne suis au courant de rien", s'est étonné sur la radio Govorit Moskva le président de la fédération de patinage de vitesse, Alexeï Kravtsov. A sa connaissance, a-t-il précisé, Viktor Ahn n'apparaît pas dans le rapport du juriste canadien Richard McLaren, qui a établi un dopage institutionnalisé en Russie entre 2011 et 2015, notamment lors des jeux Olympiques en 2014 organisés à Sotchi en Russie.

Mikhail Prokopets, l'un des avocats représentant les sportifs russes bannis à vie des Jeux devant le Tribunal arbitral du sport, a qualifié d'"inattendues" les informations sur une possible exclusion d'Ahn, qui si vérifiées ne donneraient aucune chance de contestation.

"Le TAS va étudier l'affaire de nos sportifs olympiques et Ahn n'aura pas le temps d'être entendu par le TAS, donc il va rater les Jeux", a expliqué Prokopets à Sport Express.

Si le Comité international olympique n'a pas voulu commenter ces informations, le vice-président du Comité olympique russe, Stanislav Pozdniakov a insisté que les travaux devant déterminer la liste des sportifs russe admis aux JO "se poursuivent".

Dans son rapport, Richard McLaren s'est notamment basé sur les déclarations de l'ancien patron du laboratoire antidopage russe Grigori Rodtchenkov, qui a affirmé qu'au moins 15 médaillés russes des JO-2014 à Sotchi étaient dopés et ont bénéficié d'un système de manipulation des contrôles antidopage impliquant les services secrets russes et le ministre des Sports Vitali Moutko.

- Ses titres de Sotchi retirés? -

Après la révélation du scandale, le Comité international olympique a mis en place deux commissions, qui ont validé les conclusions du rapport McLaren d'un dopage institutionnalisé.

L'une des deux commissions, présidée par le Suisse Denis Oswald, a banni 43 sportifs russes impliqués dans le scandale, et retiré ainsi 13 des 33 médailles, dont quatre en or, remportées par la Russie à Sotchi.

Le 5 décembre, l'instance suprême de l'olympisme a pris la décision de suspendre le Comité olympique russe (ROC), tout en autorisant les sportifs russe "propres" à participer au JO-2018 sous bannière olympique.

Un panel dirigé par l'ancienne ministre française des Sports Valérie Fourneyron, a eu pour mission de faire le tri, retoquant ainsi 111 sportifs russes dans une présélection de 500 athlètes proposés par le ROC.

Le patineur est une véritable légende de sa discipline, le plus titré aux Jeux (6), et codétenteur avec l'Américain Apollo Ohno du plus grand nombre de médailles olympiques (8).

Il avait décroché ses trois premiers titres (1.000 m, 1.500 m et relais 5.000 m) aux JO-2006 de Turin sous les couleurs sud-coréennes et le patronyme Ahn Hyun-soo.

Absent des Jeux de Vancouver 2010 à la suite d'une blessure à un genou qui l'avait empêché de participer pleinement aux qualifications, Ahn, déçu de l'attitude de la fédération sud-coréenne à son égard, avait décidé de changer de nationalité en 2011, devenant russe.

A Sotchi, il est devenu l'un des grands triomphateurs russes avec trois nouveaux titres (500 m, 1.000 m et relais 5.000 m), aux côtés du bobeur Aleksandr Zubkov (deux titres), ou du fondeur Alexander Legkov (or et argent), sous les yeux du président Vladimir Poutine.

Si son implication dans le scandale de dopage se confirme, il risque de se voir privé de toutes ses médailles (trois en or et une de bronze) de Sotchi-2014, comme ce fut le cas pour les autres sportifs russes impliqués.

Le CIO doit publier vendredi la liste définitive des athlètes russes autorisés à participer aux JO-2018 sous l'appellation "athlètes olympiques de Russie".

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