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Dopage: le rapport sur le contrôle rocambolesque de Sun Yang publié par un journal

Sun Yang est à nouveau dans la tourmente: à une semaine des Mondiaux de natation, un journal australien a publié un rapport confirmant que le nageur chinois avait brisé un échantillon sanguin lors d'un contrôle inopiné, mais échappé à toute sanction en raison d'un vice de forme.

Dans ce rapport explosif rédigé en janvier et mis en ligne samedi par le Sunday Telegraph, la commission dopage de la Fédération internationale de natation (Fina) exprime "de très fortes préoccupations concernant le comportement de l'athlète et son entourage" lors de ce contrôle, mais conclut que le triple champion olympique et septuple champion du monde n'"a pas commis d'infraction au règlement antidopage".

Le quotidien australien ne précise pas la nature du vice de forme, mais Sun Yang et ses avocats assurent depuis le début que les trois agents de la société suédoise IDTM, chargée des contrôles antidopage menés hors compétition, ne lui auraient pas présenté les autorisations nécessaires le jour du contrôle à son domicile, le 4 septembre au soir.

L'Agence mondiale antidopage (AMA) a cependant fait appel en mars de cette décision auprès du Tribunal arbitral du sport, qui pourrait potentiellement déboucher sur la "suspension à vie" du champion, suspendu trois mois pour dopage en 2014. Les sportifs reconnus coupables de dopage encourent, en effet, une telle sanction en cas de récidive.

Selon le rapport publié par le Sunday Telegraph, le docteur Ba Zhen, médecin du nageur et de l'équipe de Chine, a refusé que les contrôleurs emportent les échantillons, bien que ces derniers aient prévenu que cela pouvait constituer une infraction au règlement antidopage.

Ensuite, selon un témoignage cité dans le rapport, "la mère de Sun a demandé à un garde d'apporter un marteau dans la salle du contrôle antidopage".

- "Un pari immense et imprudent" -

Toujours selon ce témoignage, le docteur Ba Zhen a lui-même "proposé de casser avec un marteau le conteneur sécurisé où se trouvaient les échantillons sanguins".

"La DCO (officier de contrôle antidopage) a entendu le son de verre brisé", lit-on encore dans le rapport. "Elle a découvert que l'athlète et un garde avaient brisé avec un marteau l'un des conteneurs sécurisés où se trouvaient les échantillons".

"Il est beaucoup plus prudent d'obéir aux consignes d'un DCO et de fournir un échantillon dans tous les cas (...) plutôt que de prendre le moindre risque de commettre une infraction", préviennent les auteurs du rapport en guise d'avertissement au nageur qui a pris, selon eux, un "pari immense et imprudent".

Dans l'attente de la décision du TAS, Sun Yang peut participer aux Mondiaux de Gwangju, en Corée du Sud, du 21 au 28 juillet, au grand dam d'autres nageurs.

"Je ne veux pas voir ce gars concourir aux Mondiaux ou aux Jeux olympiques contre mes partenaires qui travaillent très dur pour être là", a ainsi lancé sur Twitter le Britannique Adam Peaty, champion olympique du 100 m brasse.

Le fait qu'il ait eu le droit de concourir aux JO-2016, contrairement à d'autres athlètes suspendus pour dopage auparavant, comme les Russes, avait déjà déclenché la colère d'autres nageurs.

"Je n'ai pas de respect pour les dopés", avait ainsi lâché l'Australien Mark Horton, médaillé d'or du 400 m libre, à propos de Sun Yang.

"Sun Yang, il pisse violet!", s'était emporté le nageur français Camille Lacourt, après la victoire du Chinois sur 200 m libre.

La Fédération internationale n'a pas souhaité faire de commentaire sur le document publié par le Sunday Telegraph. Elle a simplement déclaré à l'AFP que "les rapports de la commission antidopage de la Fina sont généralement confidentiels".

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