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Dorian: dans la chaleur et la confusion, les ONG patientent à Nassau

Arrivés jeudi matin à l'aéroport de Nassau en espérant atteindre au plus vite les zones ravagées par l'ouragan Dorian aux Bahamas, les volontaires de Samaritan's Purse attendent depuis plusieurs heures sous un soleil de plomb l'autorisation de décoller.

Leur attente, comme celle de nombreuses autres ONG, témoigne de la confusion qui règne dans l'aéroport, dans les zones du nord de l'archipel dévasté et dans les airs.

"Nous avons atterri hier (mercredi) avec un DC8 rempli d'une trentaine de tonnes d'équipement de première urgence", explique Alyssa Benson, porte-parole de cette organisation chrétienne basée en Caroline du Nord.

L'équipe de volontaires, qui compte 18 personnes, attend l'autorisation de faire décoller un avion et un hélicoptère vers Abaco et Grand Bahama, l'autre île du nord dévastée par Dorian et qui reste coupée du monde.

"Notre équipe de pilotes tente d'obtenir les autorisations. Ils discutent en ce moment avec les autorités bahaméennes", explique la porte-parole qui esquive la question d'une possible frustration.

"Nous voulons faire parvenir notre cargaison à ceux qui en ont besoin, et nous voulons être sûrs de faire les choses de la bonne façon", sourit-elle.

Les médias sont logés à la même enseigne. Une journaliste d'une chaîne de télévision internationale, arrivée à 08H00, a vu son départ reporté en raison d'un problème technique, et espérait décoller avant la nuit.

Au contraire des hélicoptères, les prix du voyage vers Abaco se sont envolés, passant de 1.000 à 10.000 dollars, raconte-t-elle.

Les rotations aériennes sont devenues complexes à mesure que les secours arrivaient à Nassau: trop de monde, pas assez d'hélicoptères ou d'avions légers.

Pour les sociétés d'hélicoptères, c'est le casse-tête depuis mardi, et les vols sont souvent retardés de plusieurs heures.

- Situation "exceptionnelle" -

"Les autorisations de vol sont refusées par les autorités du trafic aérien", explique le responsable d'une de ces sociétés, qui veut rester anonyme.

"A Miami, les pilotes reçoivent leur autorisation mais pas ici" alors que Nassau est une étape obligée pour refaire le plein et repartir vers le nord, dit-il.

"Même le gouvernement (bahaméen) n'obtient pas ses autorisations," souligne-t-il.

"C'est une situation d'urgence exceptionnelle et il ne savent pas comment gérer ça", commente-t-il.

Jeudi, les vols ont été suspendus deux heures à la mi-journée. "C'est pour réévaluer les conditions d'atterrissage", explique la responsable d'une ONG qui emmène des équipes de secours à Abaco et ramène des rescapés.

Elle évoque "des problèmes de communication entre les différents acteurs".

"Il y a trop d'intervenants, et ils ne se parlent pas. L'un dit oui, l'autre dit non", dit-elle en haussant les épaules.

Les gardes-côtes américains, arrivés les premiers lundi dans le nord de l'archipel, n'ont pas ce problème.

"Ils ont des autorisations spéciales pour ramener des rescapés ici", explique la responsable d'ONG.

Dix hélicoptères dont deux Ospreys - des aéronefs hybrides à rotor basculant - participent aux opérations de secours et d'évacuation.

Trois navires de reconnaissance américains patrouillent les zones sinistrées de Grand Bahama quand d'autres bateaux légers participent aux opérations de recherches et d'évacuation.

Officiellement déployés comme "force de soutien" aux autorités bahaméennes, ils tiennent une place à part dans le dispositif de secours.

Les Bahamas sont "ce qu'on pourrait appeler un protectorat britannique mais je ferai beaucoup" pour l'archipel, a assuré le président américain Donald Trump.

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