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Du poison envoyé à un sénateur américain: un rapport avec Boston?

De la ricine, un poison déjà été utilisé dans des attaques contre des élus dans le passé, a été détectée dans une lettre envoyée au sénateur républicain Roger Wicker à Washington, a indiqué un responsable du Sénat, au lendemain de l'attentat de Boston.

"Le centre qui traite le courrier des bureaux des élus à Washington a reçu une lettre qui a été positivement testée à la ricine", a écrit mardi dans un courriel interne le responsable de l'administration et de la sécurité du Sénat, Terrance Gainer. La lettre a été postée à Memphis, dans le Tennessee (sud), sans adresse d'expéditeur, et "l'aspect extérieur de l'enveloppe n'était pas suspect". Le FBI participe à l'enquête, a-t-il indiqué, et les autorités n'ont pas intercepté d'autres courriers suspects. Le poison a été détecté lors d'une inspection de routine dans un bâtiment distinct du Capitole, et la lettre en question n'a pas atteint le bureau du sénateur Wicker, avait indiqué auparavant à des journalistes le chef des démocrates du Sénat, Harry Reid. Les bureaux des élus se situent dans plusieurs bâtiments autour du Capitole, à Washington.

La cible? Un homme discret

Roger Wicker est un républicain du Mississipi discret et qui n'est pas particulièrement impliqué dans les débats sur les armes ni l'immigration, les deux grands sujets politiques du moment. Mais son dernier vote important, la semaine dernière, en faveur de l'ouverture des débats au Sénat sur la réforme de la législation sur les armes, avec 15 autres élus de son parti, aurait pu provoquer l'envoi de cette lettre.

Dans la ligne de mire de l'extrême-droite américaine

Le SITE (Centre américain de surveillance des sites islamistes) a rapporté en effet dans la nuit de mardi à mercredi que le sénateur avait suscité, avec ce vote, la colère de milices d'extrême droite basées aux Etats-Unis et de suprémacistes blancs. Des commentaires publiés en ligne traitaient les sénateurs ayant voté pour l'ouverture de débats de "traîtres, sacs à poubelle" et d'"ordures communistes, libérales, antiblancs, anti-américaines" qui méritaient "d'être pendues haut et court comme avertissement pour tous les futurs traîtres". Le Sénat américain doit voter ce mercredi sur le coeur du projet de renforcement des lois sur les armes à feu aux Etats-Unis.

Un suspect déjà arrêté

Selon la sénatrice Claire McCaskill, citée par le site Politico, un suspect a été identifié par les autorités. Les sénateurs s'exprimaient à la sortie d'une réunion à huis clos avec le FBI et la secrétaire à la Sécurité intérieure consacrée à l'attentat de Boston.

Aucun lien avec Boston, pour le moment

Aucun lien ne pouvait être établi entre cette lettre contenant de la ricine et l'attentat, toujours non revendiqué, du marathon de Boston qui a fait 3 morts et quelque 18 blessés lundi.

Une procédure bien rôdée pour protéger les élus

Inhalée, la ricine peut provoquer des troubles respiratoires. En février 2004, le Sénat et la Maison Blanche avaient déjà été les cibles d'une attaque à la ricine, un agent biologique envoyé sous forme de poudre, des attaques qui n'avaient pas fait de morts. La ricine avait aussi été adressée au département des Transports en octobre puis à la Maison Blanche en novembre 2003, dans des lettres signées d'un certain "ange déchu", qui réclamait un changement dans la réglementation sur les horaires de travail des routiers américains. Mais à l'automne 2001, des attaques non élucidées utilisant la bactérie du charbon avaient fait cinq morts. Depuis, tout le courrier envoyé aux élus de la nation est examiné à l'extérieur du Capitole avant d'être acheminé.

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