Accueil Actu

Dunkerque: sept manifestants dont un avocat en garde à vue avant la visite d'Emmanuel Macron

Sept personnes, dont un avocat, qui manifestaient avant la visite d'Emmanuel Macron près de Dunkerque (Nord) ont été interpellés lundi matin et brièvement placées en garde à vue avant d'être relâchées, a-t-on appris de sources concordantes.

"Il y a sept personnes qui ont été placées en garde à vue sur le motif d'entrave à la circulation sur l'autoroute A16", à proximité de l'usine pharmaceutique AstraZeneca visitée en fin de matinée par le président Emmanuel Macron, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Dunkerque, Sébastien Piève.

"Parmi elles, il y avait un avocat. J'ai ordonné immédiatement qu'on ne le place pas en garde à vue, et nous avons également levé les gardes à vue des autres dans la matinée. Nous avons classé ce dossier, considérant qu'il n'y avait pas d'éléments suffisants, et que les éléments présents n'étaient pas suffisamment réguliers", a ajouté le procureur.

L'avocat interpellé, Me Henry-François Cattoir, a dénoncé auprès de l'AFP "un abus de pouvoir". "On évoque un pseudo-délit pour casser les mouvements de foule et faire taire la contestation. Si c'est ça, l'Etat de droit, c'est bien triste...", a-t-il ajouté. Me Cattoir a également expliqué qu'il s'était retrouvé "pris dans la nasse" des forces de l'ordre, et qu'il avait bien été placé en garde à vue "une dizaine de minutes".

Une cinquantaine de manifestants CGT et une dizaine d'avocats du barreau de Dunkerque qui souhaitaient interpeller le président contre le projet de réforme des retraites ont été stoppés à quelques centaines de mètres du site d'AstraZeneca par un important dispositif policier, dans la commune limitrophe de Petite-Synthe, a constaté l'AFP.

L'arrestation de l'avocat a provoqué la colère de ses confrères, qui ont dénoncé une procédure "irrégulière".

"C’est inquiétant, c’est une atteinte au droit de grève et au droit de manifester. Et quand on place un avocat en garde à vue, c’est quand même que le fonctionnement démocratique n’est pas sain", a dénoncé maître Nicolas Haudiquet, présent sur les lieux.

"Je viens d’appeler le bâtonnier de Dunkerque. Je vais être très claire: il n’y aura aucune discussion, aucune réunion avec le gouvernement si un seul avocat est empêché d’exercer son droit de manifester ou arrêté pour avoir manifesté", a tweeté de son côté la présidente du Conseil National des Barreaux, Christiane Féral-Schuhl.

"Les CRS nous ont encerclés sur un tout petit périmètre. Ils en ont profité pour faire un relevé d'identité, nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance, adresse. Ils ont noté tout ça. On y est tous passés. Ils ont embarqué ceux qui n'avaient pas leurs papiers", a déclaré Christelle Veignie, secrétaire de l'union locale CGT de Dunkerque.

cmk-sb-apz-rl/rhl

À lire aussi

Sélectionné pour vous