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Elections en Iran - Une victoire de Rohani pourrait peut-être faire évoluer certains dossiers clés

Le religieux modéré Hassan Rohani, 64 ans, pourrait devenir le nouveau président iranien. Samedi, il arrivait en tête avec 51% des voix après le dépouillement des bulletins dans 65% des bureaux de vote. En cas de victoire, "il ne faut pas s'attendre à un grand bouleversement de la politique iranienne, mais la position de l'Iran pourrait néanmoins évoluer sur plusieurs dossiers comme le nucléaire et la normalisation des relations avec certains Etats", analyse le chercheur et spécialiste de l'Iran à l'UCL, Vincent Eiffling. "Le plus important à souligner est qu'il n'y a, jusqu'à présent, pas eu de fraude", indique M. Eiffling, qui suit l'élection présidentielle de très près. "En 2009, la victoire d'Ahmadinejad avait été déclarée le jour-même. Cette fois, les résultats sont égrenés au fil des heures, toute la nuit de vendredi puis samedi matin, ce qui peut être considéré comme un gage d'authenticité", commente-t-il. L'extrême division du camp des conservateurs - dont sont issus les autres candidats - a ainsi pu profiter à M. Rohani. "Si le candidat réformateur l'emporte, l'enjeu sera de rétablir l'équilibre entre conservateurs et réformateurs dans les hautes sphères du pouvoir, tel que c'était le cas avant l'arrivée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence. Mais cela peut prendre beaucoup du temps", dit-il encore. Sur le plan international, "l'allègement des sanctions qui pèsent sur l'Iran constitue la priorité de M. Rohani - qui était négociateur en chef nucléaire sous la présidence du réformateur et Mohammad Khatami (1997-2005) - et qui pourrait tenter de normaliser les relations de l'Iran avec certains Etats (à l'exclusion d'Israël) et adopter une rhétorique plus ouverte, notamment sur le dossier du nucléaire. La condition à tout accord serait alors que l'Iran puisse enrichir son uranium à 20%, qui est la limite légale", explique Vincent Eiffling, rappelant que les sanctions imposées à l'Iran par la communauté internationale ont fait grimpé l'inflation à 31% et accru le chômage. Toutefois, "le président iranien dispose de peu de marge de manoeuvre", les grandes décisions relatives au nucléaire et aux relations internationales relèvent du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, dont la légitimité à la tête de la République islamique d'Iran découle du droit divin. "L'influence de M. Rohani sur ces questions dépendra dès lors de la façon dont il organise son cabinet et des personnes qu'il choisira pour constituer son entourage", conclut M. Helling. (Belga)

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