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Elles ont épousé des djihadistes et quittent désormais Raqqa: "J’aime la vie moi, j’aime travailler"

L'état islamique a perdu du terrain, en Syrie et en Irak. Beaucoup de femmes, notamment européennes, qui avaient rejoint le groupe terroriste, et épousé des djihadistes, quittent désormais la région de Raqqa. Et elles racontent, parlent de la réalité et de leur quotidien. Reportage de Martin Vachiery.

Elles viennent de France, du Royaume Uni, ou d’Indonésie. Leur point commun : elles ont toutes été mariées avec des soldats du groupe terroriste état islamique.

Saida est française, elle a quitté Montpellier seule pour rejoindre la Syrie. Elle raconte comment se déroulent les mariages à Raqqa.
Les soldats recrutent leurs futures épouses dans une « madafa », une maison réservée aux femmes.

"La femme, quand elle arrive dans cette madafa, elle fait un genre de CV. Elle dit son âge, son nom, comment elle est dans son caractère, ce qu’elle veut comme homme", raconte Saida. "C’est du dating, une petite rencontre pendant un quart d’heure, vingt minutes et après c’est oui ou c’est non", précise-t-elle.

Rapidement, elle déchante et tente de s’enfuir avec son nouveau mari. Mais celui-ci décède pendant le voyage, elle se retrouve seule avec son fils d’1 an, et souhaite désormais rentrer en France. Elle regrette d’être partie.

"J’aime la vie moi, j’aime travailler", confie Saida. "J’allais tous les week-ends à la plage, en bikini", ajoute-t-elle.

Saida sait qu’elle sera arrêtée et incarcérée en France. C’est le cas pour tous les anciens-jihadistes ou leurs épouses qui sont de retour chez eux.

Pour May, une ancienne professeur d’anglais, certaines femmes idéalisent les soldats et déchantent rapidement une fois sur place.

"Les femmes ici voient les combattants européen de l’Etat islamique comme des hommes costauds, avec des armes, qui peuvent les protéger, comme dans les films, explique May. Mais ce n’est pas le cas. Elles sont choquées d’être mariées à un homme, seulement quelques jours ou un mois, avant de divorcer."

La plupart de ces femmes qui ont fui Raqqa attendent désormais de pouvoir quitter la Syrie, mais certaines d’entre elles savent qu’elles risquent encore d’y laisser leur vie.

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