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En Argentine, dernières manifestations en faveur de l'avortement

Marches, tambours, discours et foulards verts, symboles de leur combat: des femmes se sont mobilisées dimanche en Argentine pour faire entendre leur voix en faveur de la légalisation de l'avortement, avant l'examen du projet de loi mercredi au Sénat.

Au cours de l'après-midi ensoleillé, au Parc de la Mémoire, dans le nord de Buenos Aires, 32 femmes vêtues d'une coiffe blanche et d'une robe rouge, à la manière des personnages du livre "La Servante écarlate" de Margaret Atwood, ont défilé devant le mur où sont affichés les noms des victimes de la dictature (1976-1983).

Face au fleuve Rio de la Plata, où les opposants politiques de cette époque étaient jetés vivants, les femmes ont levé leurs foulards verts, symboles de la lutte pour la légalisation de l'avortement.

"Cette action nous permet d'exprimer ce qui n'est pas écouté. Les avortements existent et doivent être pratiqués dans des endroits sûrs, ouverts à la communautés, à toutes les femmes", a déclaré à l'AFP Bernardina Rossini, une des manifestantes.

Le projet de loi, qui doit être examiné par les sénateurs à partir de mercredi, autorise l'IVG jusqu'à 14 semaines de grossesse et prévoit sa gratuité dans tous les centres de santé du pays.

Le Sénat, plus conservateur que la Chambre des députés qui a déjà voté le projet de loi le 14 juin, semble s'orienter vers un rejet du texte, sous la pression de l'Eglise qui s'oppose à la légalisation au nom de la protection des "deux vies" (celle de la mère et celle de l'enfant).

"La démocratie est entre nos mains et nous devons la défendre. Nous ne parlons pas seulement d'avortement légal ou clandestin, mais de démocratie ou de totalitarisme", a déclaré à l'AFP la journaliste Claudia Acuña, à l'origine de l'initiative.

Dimanche, d'autres manifestations étaient organisées à Buenos Aires: devant le Congrès, les participantes se sont rassemblées foulards verts à la main, tandis que d'autres défilaient dans les rues de la ville.

En Argentine, aux termes de la législation actuelle, l'avortement est légal seulement en cas de viol, ou lorsque la vie de la mère est en danger, mais selon les ONG près de 500.000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année.

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