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En Guadeloupe, des meurtres, des coups de feu et des accidents mortels lors du carnaval

La période du carnaval a été particulièrement meurtrière en Guadeloupe, où deux homicides sont à déplorer lors des Jours gras (les 11, 12 et 13 février, à la fin du carnaval), mais sans lien avec les festivités, a-t-on appris jeudi auprès des autorités.

L'ensemble des forces de police, gendarmerie et de sécurité s'accordent sur le caractère exceptionnel de cette période de Carnaval, plus violente qu'à l'accoutumée.

"Deux homicides sont à déplorer" mardi, l'un perpétré à Pointe-à-Pitre, l'autre à Gourbeyre (Basse-Terre), sans lien avec le carnaval a indiqué à l'AFP, le procureur adjoint de la République à Pointe-à-Pitre, Loïc Guérin.

A Pointe-à-Pitre, l'affaire serait liée à une guerre de gang. La victime âgée de 21 ans, était connue et recherchée par les services de police. Les coups de feu, tirés à proximité des carnavaliers, ont semé la panique. L'enquête a été confiée à la police judiciaire.

A Gourbeyre, où la section de recherche de gendarmerie est chargée de l'enquête, c'est un coup de couteau survenu lors d'une altercation, qui a causé la mort d'un individu d'une cinquantaine d'année. "Cet homicide n'a rien à voir avec le carnaval", assurent également les autorités.

S'ajoutent d'autres faits de violences. Dimanche, des coups de feu ont retenti à Pointe-à-Pitre: la victime est un homme, blessé aux jambes, attaqué pour sa chaîne en or.

Mercredi après-midi, de nouveaux coups de feux ont été tirés, toujours à Pointe-à-Pitre, blessant un jeune homme. Selon une source proche du dossier, il pourrait s'agir là aussi d'une affaire de bandes rivales.

Enfin, deux accidents, l'un impliquant deux automobiles, l'autre deux bateaux, ont coûté la vie à deux personnes.

Ces faits ont fait réagir jusqu'aux députés de la Guadeloupe, notamment Justine Bénin (app. Modem), qui dans un communiqué a exprimé sa "stupéfaction" et s'est interrogée sur l'origine des armes à feux présentes lors d'une "manifestation populaire".

La Guadeloupe fait partie des territoires d'Outre-mer les plus violents. En 2017, la délinquance a "globalement" régressé, mais le nombre d'homicides est resté très élevé (31 en 2017, contre 24 en 2016), a indiqué récemment le préfet.

Une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), publiée début février, a révélé que le taux moyen d'homicides volontaires en Guadeloupe et à Saint-Martin s'établissait entre 2014 et 2016 à 8,2 pour 100.000 habitants. Il est de 4,5 à Paris, 3,8 en Corse et 2,9 dans les Bouches-du-Rhône.

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