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En un coup de pied, une Libanaise devient le symbole des manifestations anticorruption

En lançant un coup de pied dans l'entrejambe d'un garde ministériel armé d'un fusil automatique, une Libanaise est devenue le symbole des manifestations anticorruption qui secouent le Liban depuis jeudi soir.

La vidéo de l'incident a été partagée jeudi soir de manière virale sur les réseaux sociaux au Liban, où la mobilisation a continué vendredi à prendre de l'ampleur.

La femme, dont l'identité n'est pas encore connue, a été comparée à la "Reine Nubienne", devenue icône des manifestations ayant conduit à la destitution du président Omar el-Béchir au Soudan en avril, pour une vidéo où on la voit, tout de blanc vêtue, haranguer les autres protestataires en chantant des slogans rythmés.

Selon les médias libanais, l'incident s'est produit dans la nuit de jeudi à vendredi, lors d'une confrontation entre des manifestants et le convoi du ministre de l'Education Akram Chehayeb, dans le centre-ville de Beyrouth.

L'un des gardes du corps du ministre est sorti de la voiture et a tiré en l'air avec un fusil d'assaut, provoquant la colère des protestataires.

Tandis qu'un autre garde du corps pointe à son tour son fusil en l'air, la femme lui assène le coup, faisant reculer l'homme surpris.

La vidéo, qui a déjà fait l'objet d'une représentation stylisée par un artiste libanais, largement partagée, symbolise pour beaucoup les journées de manifestations qui viennent de se dérouler contre la corruption et des augmentations de taxes.

"Quand ils volent ton argent, corrompent ton pays et pointent une mitrailleuse sur toi, tu leur donnes un coup de pied à l'entrejambe", écrit un utilisateur de Twitter.

"Nos femmes ne font pas que botter des fesses, elles frappent aussi des hommes armés", se félicite une autre internaute.

Les manifestants descendus dans les rues par milliers, évènement inédit depuis des années au Liban, appellent à réformer le système confessionnel et à la démission des dirigeants politiques, quasi-inchangés depuis des années.

De jeunes manifestantes se sont dites inspirées par cette nouvelle icône vendredi.

"Elle était en colère et l'a exprimé en agissant, pas seulement en parlant. D'habitude une femme n'agit pas", a remarqué Marina, 25 ans.

Hannah, 24 ans, s'est sentie encouragée à se battre contre "une société patriarcale".

"Nous ne devrions pas avoir peur de frapper un homme, nous ne devrions pas avoir peur d'eux", a-t-elle confié. "Il est temps de montrer notre force".

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