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"Il n'y a pas de solution militaire en Libye", réaffirme Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé dimanche que la crise en Libye ne pouvait être résolue par des "moyens militaires", à l'issue d'un entretien avec son homologue algérien, dont le pays veut jouer un rôle de médiateur dans ce conflit.

"Nous sommes en pourparlers intenses avec les pays de la région et avec les acteurs internationaux pour garantir le cessez-le-feu et permettre le retour du dialogue politique en Libye", a ajouté M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Alger, première étape d'une tournée africaine.

De son côté, le président algérien a indiqué s'être "totalement mis d'accord" avec Recep Tayyip Erdogan pour "suivre ce qui a décidé à Berlin", où une conférence internationale a eu lieu le 19 janvier.

"Nous oeuvrons ensemble pour la paix par un suivi quotidien et précis de tous les développements sur le terrain", a-t-il dit.

Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd'hui déchirée entre le gouvernement d'union (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par l'homme fort de l'est, le maréchal Khalifa Haftar.

La Turquie soutient ouvertement le GNA, et a récemment autorisé l'envoi de militaires dans le pays tandis que l'Algérie est soucieuse de rester à "équidistance" des deux belligérants et rejette "toute ingérence étrangère".

L'Algérie partage près de 1.000 km de frontière avec la Libye et a multiplié ces dernières semaines les consultations pour tenter d’œuvrer au règlement politique d'un conflit qui menace la stabilité régionale.

Dans ce cadre, Alger a accueilli jeudi une réunion des pays voisins, afin notamment d'assurer le suivi de la conférence de Berlin. Lors de celle-ci, les participants se sont engagés à oeuvre au renforcement du cessez-le-feu en vigueur depuis le 12 janvier, en cessant notamment de violer l'embargo sur les livraisons d'armes.

Alors que la Mission des Nations unies en Libye (Manul) a dénoncé dimanche la poursuite de ces violations, le président turc s'en est lui pris au maréchal Khalifa Haftar avant de quitter son pays pour Alger, le qualifiant de "putschiste".

L'homme fort de l'est libyen est "constamment à l’origine des violations du cessez-le-feu", a ajouté M. Erdogan.

En dehors du sujet libyen, le chef de l'Etat turc, qui est accompagné à Alger par une importante délégation d'hommes d'affaires, doit aborder la coopération économique bilatérale, alors qu'Ankara est devenu depuis 2017 le premier investisseur étranger en Algérie aux dépens de la France.

M. Erdogan devait présider avec le Premier ministre Abdelaziz Djerad un forum d'affaires algéro-turc afin de donner "une nouvelle impulsion" au partenariat économique dans les domaines "de l'industrie, du tourisme, de l’agriculture et des énergies renouvelables".

Près de 1.000 entreprises turques sont implantées en Algérie, selon l'agence APS.

Durant les 11 premiers mois de 2019, les échanges commerciaux algéro-turcs ont dépassé les quatre milliards de dollars, faisant de la Turquie le cinquième partenaire de l'Algérie après la Chine, la France, l'Italie et l'Espagne, selon des chiffres officiels.

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