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Espagne: Sanchez ne veut pas du chef de Podemos dans son gouvernement

Le chef du gouvernement espagnol sortant Pedro Sanchez a martelé jeudi qu'il ne voulait pas du chef de la gauche radicale de Podemos dans son exécutif bien qu'un accord entre leurs partis soit indispensable à sa reconduction au pouvoir.

"Un gouvernement incluant (Pablo) Iglesias (comme vice-président) ne fonctionnerait pas, serait paralysé" par ses "contradictions internes", a déclaré M. Sanchez sur la chaîne de télévision La Sexta.

"Le principal obstacle (...) est la participation de M. Iglesias au gouvernement", a-t-il ajouté.

Le socialiste a cité en particulier ses divergences avec Pablo Iglesias sur la question de la Catalogne, région du nord-est de l'Espagne qui a tenté de faire sécession en octobre 2017, provoquant l'une des pires crises politiques dans le pays.

Devenu chef du gouvernement en juin 2018 grâce à une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy, Pedro Sanchez a remporté les élections de la fin avril mais est loin de la majorité absolue avec 123 députés socialistes sur 350.

Il a donc besoin de l'appui des 42 députés de Podemos, en plus de celui de plusieurs petits partis régionalistes, pour pouvoir être reconduit chef de gouvernement par le parlement lors d'un vote d'investiture prévu mardi. En cas d'échec, un deuxième vote est prévu jeudi prochain.

Podemos conditionne depuis le début son soutien à son entrée au sein d'un gouvernement de coalition. Ce que Pedro Sanchez avait refusé catégoriquement avant de lâcher du lest en fin de semaine dernière.

Il est désormais favorable à la nomination de ministres de Podemos qualifiés sur des questions précises mais pas à l'entrée des dirigeants du parti, une offre refusée par la formation héritière du mouvement des Indignés.

Appelés à se prononcer cette semaine, 70% des militants de Podemos ayant participé à une consultation interne se sont déclarés favorables "à un gouvernement de coalition intégral (programme et équipe) sans vetos" avec les socialistes, a annoncé la formation sur son compte Twitter.

Si le blocage persiste, de nouvelles élections s'imposeront, la Constitution espagnole prévoyant la dissolution du parlement si personne n'a été élu chef de gouvernement deux mois après le premier vote d'investiture. Ces élections seraient les quatrièmes en quatre ans.

Podemos avait déjà voté non en mars 2016 à l'investiture de M. Sanchez, alors soutenu par les libéraux de Ciudadanos. Le blocage politique avait fini par entraîner de nouvelles élections quelques mois plus tard.

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