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Etats-Unis: le chef du Comité olympique démissionne après un gigantesque scandale sexuel

Le patron du Comité olympique américain, Scott Blackmun, a présenté sa démission mercredi, tirant les conséquences entre autres du retentissant scandale de violences sexuelles qui secoue la gymnastique américaine.

M. Blackmun, 60 ans, était à la tête du Comité olympique américain (USOC) depuis huit ans et avait récemment annoncé souffrir d'un cancer de la prostate.

"Etant donné l'état de santé actuel de Scott, nous sommes mutuellement tombés d'accord qu'il était dans le meilleur intérêt de Scott et de l'USOC de trouver un nouveau dirigeant pour pouvoir immédiatement prendre les initiatives urgentes qui nous attendent", a déclaré le président du Comité olympique américain, Larry Probst.

"L'USOC est à un moment-clef de son histoire, le travail important débuté par Scott a besoin d'être poursuivi et nécessitera une attention soutenue à la lumière des décennies d'abus commis par Larry Nassar au sein de la Fédération américaine de gymnastique", a-t-il poursuivi.

Susanne Lyons, membre du directoire de l'USOC, va assurer l'intérim, le temps de trouver un successeur à M. Blackmun.

La gymnastique américaine a récemment vécu le plus grand scandale de son histoire avec la condamnation de son ancien responsable médical, le docteur Larry Nassar, reconnu coupable lors de plusieurs procès d'avoir abusé près de 160 gymnastes, célèbres ou anonymes, pendant plus de vingt ans.

Nassar, 54 ans, est assuré de terminer ses jours en détention après avoir écopé d'au moins 140 ans de prison dans ce affaires.

Cette saga judiciaire, qui a débuté en 2016 par des révélations de la presse, a ébranlé le monde de la gymnastique américaine où l'ostéopathe a officié de 1994 à 2016 au sein d'USA Gymnastics, de l'USOC et de l'université d'Etat du Michigan (MSU).

- 'Elles n'ont pas confiance' -

Plusieurs responsables d'USA Gymnastics ont démissionné et des enquêtes ont été ouvertes par l'USOC et la MSU pour déterminer comment le praticien, considéré comme un "faiseur de miracles" au moment où l'Amérique dominait la gymnastique mondiale, est parvenu à agir en toute impunité.

Blackmun, avocat spécialisé dans le sport et le show-business avant son entrée à l'USOC, a été pris dans la tourmente alors que le Wall Street Journal a révélé qu'il aurait été informé des agissements du docteur Nassar dès 2015 et qu'il n'était pas intervenu.

Dans la foulée de ces révélations, des sénateurs américains avaient demandé sa démission.

L'USOC, par la voix de son président Larry Probst, l'avait jusqu'à ce mercredi toujours défendu: "Il a fait ce qu'il était censé faire et a pris les bonnes décisions à chaque étape", avait-il ainsi assuré en marge des JO-2018 de Pyeongchang.

Mais des déclarations des victimes, en particulier de deux championnes olympiques, Aly Raisman et McKayla Maroney, ont changé la donne.

Elles ont fait part de leur hostilité à l'égard de Scott Blackmun et ont menacé de ne pas participer à la commission d'enquête lancée par l'USOC.

"Les gymnastes ne veulent pas participer à cette enquête, elles n'ont pas confiance ni dans l'USOC ni dans Blackmun", a ainsi expliqué leur avocat au Wall Street Journal.

Aly Raisman, devenue la figure emblématique de ces championnes de gymnastique violentées par le docteur Nassar, est allée jusqu'à remettre en cause la volonté de l'USOC de faire toute la lumière sur ce scandale.

"Pendant 31 mois, personne (au sein de l'USOC) ne m'a contactée, j'ai du mal à ne pas croire que l'USOC ne s'intéresse à rien d'autre que sa réputation", avait regretté la double champion olympique par équipes.

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