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F1: Esteban Ocon, jaune de plaisir, retrouve la piste avec Renault

"Quand j'ai mis le t-shirt ce matin, ça m'a fait bizarre mais j'ai trouvé que ça m'allait plutôt bien": désormais vêtu du jaune de Renault, Esteban Ocon découvre sa nouvelle écurie à l'occasion des essais d'après saison de F1 mardi et mercredi.

Cette acclimatation sur le circuit de Yas Marina à Abou Dhabi est "intense", entre la découverte de l'équipe - ou plutôt sa redécouverte, car le Français en fut le pilote de réserve en 2016 -, de la monoplace de 2019, le travail avec les ingénieurs et quelques incontournables activités médiatiques et marketing.

Il est aussi précieux pour un pilote de faire cela à froid en décembre plutôt que lors des essais d'avant-saison à Barcelone au mois de février, trois semaines avant le premier Grand Prix.

"C'est très important, pas tellement en termes de performance, mais parce que ça vous donne une petite avance sur des domaines qui vous tiennent éloigné de la piste, comme le positionnement du baquet, les commandes du volant", explique le directeur sportif de Renault, Alan Permane. "Cela nous donne aussi de l'avance avec les ingénieurs. Ça permet tout simplement de mieux préparer la voiture de 2020."

Sans volant cette saison, Ocon attendait cela "depuis un moment". "Ça m'a semblé long d'y arriver", confiait le pilote aux cinquante départs en F1, avec pour meilleurs résultats deux troisièmes places en qualifications et deux cinquièmes positions en course, lors une interview à l'AFP lundi.

- "Rouler" -

Arrivé dans la catégorie reine du sport automobile en milieu de saison 2016 chez Manor, il a passé les deux années suivantes chez Force India. Mais, suite au rachat de l'écurie par le père de Lance Stroll, il a cédé son baquet au Canadien fin 2018.

Troisième pilote Mercedes, dont il a fait partie de la filière de jeunes, le Normand, désormais âgé de 23 ans, a rongé son frein en 2019, enchaînant les séances au simulateur et trois petites journées d'essais en piste pour l'écurie sextuple championne du monde en titre pilotes et constructeurs.

"Ça n'a pas été la saison idéale car ce que l'on veut en tant que pilote, c'est rouler", reconnaît-il. "Mais je n'ai jamais pensé que j'étais dehors. J'étais impliqué tout le temps dans le roulage, le développement de la voiture. Il fallait que je m'implique à 3000%. Je ne voulais avoir aucun regret."

Le natif d'Evreux le 17 septembre 1996 a "quand même réussi à apprendre beaucoup de choses. J'ai eu la chance de travailler avec une équipe qui domine depuis un moment, donc je vais garder ce bagage, technique mais pas seulement", assure-t-il sans se départir de son sourire caractéristique.

Son ancien employeur allemand a aussi facilité son retour dans le giron français, l'autorisant à se rendre à l'usine d'Enstone (Royaume-Uni) avant ces essais pour mouler son baquet et faire du simulateur, et le libérant un peu plus tôt afin d'y participer, ce qui est loin d'être une garantie en cas de changement d'écurie.

- Ocon "sait sur quoi travailler" -

Mardi, Ocon est apparu avec une casquette confectionnée par ses mécaniciens arborant les mots "it's my first day! say hi" (c'est mon premier jour! Dites-moi bonjour). Il a surtout bouclé 77 tours, moins que prévu initialement, et signé le huitième temps, à près de trois secondes du meilleur chrono du Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes); un écart toutefois peu représentatif.

"Je ne pense pas qu'Esteban a encore montré sa vitesse, analysait Permane le soir venu. Il s'est familiarisé avec la voiture et il y a eu aussi quelques ajustements à faire, notamment sur son baquet, ce qui est assez normal."

"Ça faisait longtemps que je n'avais pas dit et pensé à autant de choses car tout est différent", ajoutait le Français. Motif de satisfaction après un an éloigné des pistes et une préparation physique décousue entre voyages et nuits blanches au simulateur, il s'est senti bien et n'a pas souffert du cou, ce qui l'a "vraiment surpris".

Mercredi, il est reparti pour 128 tours et a amélioré son temps d'une seconde, pour terminer sixième à 1 seconde 7 dixièmes du Britannique George Russell (Mercedes). "Ça a été très productif, cela valait au moins trois jours", s'est-il félicité. "Je sais sur quoi travailler, à quoi m'attendre. Il faut maintenant réfléchir à ce que nous pouvons améliorer."

La suite s'annonce "très, très chargée", entre activités marketing, travail à l'usine et entraînement dans les Pyrénées, à Font-Romeu. "Puis un peu de vacances entre Noël et le Jour de l'An et c'est reparti", se réjouit déjà Ocon.

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