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F1: les pilotes se mêlent du changement de réglementation en 2021

Ils réclamaient eux aussi voix au chapitre: les pilotes de Formule 1 sont désormais parties prenantes des négociations sur l'avenir de leur discipline à compter de 2021. Et ils ne gardent pas leur langue dans leur poche.

Le 13 juin, le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), l'Allemand Nico Hülkenberg (Renault) et l'Autrichien Alexander Wurz (passé par la F1 entre 1997 et 2007 et désormais président du syndicat des pilotes, le GPDA, pour Grand Prix Drivers' Association), ont été invités pour la première fois à une réunion consacrée aux nouveaux règlements technique, sportif et financier négociés entre la Fédération internationale de l'automobile (FIA), le promoteur Formula 1 et les écuries.

"Maintenant, on peut aller à tous les +meetings+", explique le Français Romain Grosjean (Haas), directeur du GPDA. "On n'a pas de vote mais je pense qu'on nous écoute."

A l'instar du Mexicain Sergio Pérez (Racing Point), tous les pilotes l'assurent, plus que les ingénieurs, ce sont eux qui peuvent "donner les meilleurs retours (sur les changements envisagés sur les monoplaces) car (ce sont eux) qui les pilotent".

Le plus écouté d'entre eux, Hamilton a profité des dernières courses pour distiller devant la presse ses opinions sur les orientations que devrait prendre la F1, à savoir des pneus plus résistants et des voitures plus légères, afin de produire des courses plus animées.

- "Un but commun" -

"C'est très encourageant que les pilotes aient été invités (à prendre part aux discussions) et qu'ils nous aient vraiment intégrés", estime le quintuple champion du monde. "Ils ne se sont pas contentés de nous dire: +merci d'être venus et d'avoir donné votre avis, vous pouvez partir maintenant+. Nous avons pu rester toute la journée, commenter tous les points à l'ordre du jour et, quand ils ont résumé les débats, ils sont véritablement revenus sur nos commentaires."

"Il est vraiment important que nous restions partie prenante et que nous travaillions avec eux" jusqu'à la conclusion d'un accord, repoussée à octobre, poursuit le Britannique. Et d'ajouter alors que les écuries défendent bec et ongles leurs intérêts personnels: "vers un but commun, j'espère".

Un "but commun", les pilotes en ont un: une profonde refonte des règles pour tenter de relancer un sport en perte de vitesse, pâtissant du manque de suspense avec huit victoires en autant de courses cette saison pour Mercedes, sacrée championne du monde pilotes et constructeurs sans discontinuer depuis 2014, après quatre saisons de domination de Red Bull.

"Parce que des petites modifications (comme la simplification cette saison de l'aérodynamique des monoplaces, qui devait leur permettre de se suivre et donc de se doubler moins difficilement, NDLR), ça ne sert à rien", résume Grosjean.

Tous appellent de leurs voeux des voitures plus simples, tant au niveau du moteur à la technologie très complexe que de l'aérodynamique, afin qu'elles puissent se suivre au plus près plus longtemps, quitte à ce que celles-ci soient moins rapides au tour.

- Pas la voix de leur maître -

Leurs équipes ne partagent pas toutes ce point de vue, particulièrement Mercedes et Ferrari qui oeuvrent pour préserver un maximum de leurs avantages, alors que l'objectif annoncé de cette réforme était de réduire l'écart béant entre les meilleures et les autres.

En conséquence, c'est un accord moins ambitieux qui se profile, avec des budgets limités à 175 millions de dollars avec des exclusions, contre 150 millions initialement sur la table, ou encore moins de pièces standardisées sur les voitures.

Dans ce contexte, il est intéressant de constater que les pilotes ne sont pas la voix de leur maître. "Dans les gros +teams+, ils vont contre leurs écuries", confirme d'ailleurs Grosjean.

C'est notamment le cas de Max Verstappen, qui propose entre autres moins d'aérodynamique, même si c'est le point fort de son écurie Red Bull.

"Il nous faut faire en sorte que chaque équipe ne s'exprime pas dans son propre intérêt, parce que c'est ce qui se passe actuellement", conclut le Néerlandais. "Peut-être qu'il serait mieux d'exclure les écuries des discussions et de leur dire: +voilà les règles, débrouillez-vous+."

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