Accueil Actu

Fashion Week: un Raf Simons politique évoque "la jeunesse en mouvement"

Le designer belge Raf Simons a présenté mercredi lors de la Fashion Week de New York une collection hommes dédiée à la jeunesse, marquée par une réflexion sur le rapport de l'homme à la drogue.

Depuis fin 2016, l'ancien directeur artistique de Dior (2012-2015) a pris en main la maison Calvin Klein, mais continue à réaliser des collections hommes sous son nom.

Pour ce dernier défilé du calendrier masculin, qui sera, une nouveauté, immédiatement suivi par la mode femmes, dès jeudi, Raf Simons a choisi la "jeunesse en mouvement" comme thème de cette collection épurée.

Une mode qui tranchait avec celle dévoilée la veille par Tom Ford, loin de la peau de serpent, du zébré ou des vestes lavande de l'Américain.

Comme à son habitude, Raf Simons a conçu des grands manteaux amples, dont les formes propres n'épousent pas celles de leurs propriétaires, et leur donnent une allure imposante.

Les vestes de costumes, elles-aussi, offrent du volume, en décalage avec les pantalons, très étroits. Parmi ces ensembles, le motif Prince-de-Galles et ses carreaux reviennent souvent.

Si la modernité des costumes résidait surtout dans leurs coupes, plus que dans leurs couleurs, assez sombres, d'autres pantalons étaient rehaussés de patchs bigarrés aux genoux.

Ils portaient les noms de différentes drogues, "LSD", "XTC", "GHB", le grand thème du jour avec la jeunesse.

Tout est parti, selon les notes de collection, du livre "Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée..." (1979), inspiré de l'histoire vraie de Christiane Felscherinow, tombée dans l'héroïne à Berlin alors qu'elle n'était que pré-adolescente.

L'ouvrage, et le film qui en a été tiré, ont profondément marqué Raf Simons, qui pour cette collection a placé un peu partout sur ses vêtements des photos de la jeune fille, prises à l'époque.

"+Youth In Motion+ ne cherche ni à glorifier, ni à condamner la culture des drogues", précisent les notes de collection, mais évoque davantage leur "omniprésence (...) dans notre société", qu'il s'agisse de drogues dures ou d'opiacés.

"L'addiction et ses causes demeurent des sujets largement tabous dans nos sociétés", soulignent les notes du créateur, qui fait le lien avec la crise actuelle des opiacés aux Etats-Unis.

Malgré ce thème grave, Raf Simons ne s'interdit pas la couleur, et propose un large éventail, du rouge au bleu, en passant par l'orange ou le jaune, sur les manteaux, des pantalons moirés ou de grandes écharpes qui s'enfilent autour du cou.

À lire aussi

Sélectionné pour vous