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Filière jihadiste de Lunel: une relaxe, jusqu'à 7 ans de prison pour quatre prévenus

Quatre hommes ont été condamnés vendredi à Paris à des peines allant jusqu'à sept ans de prison et un cinquième a été relaxé à l'issue du procès de la filière de Lunel, commune de l'Hérault d'où une vingtaine de jeunes sont partis faire le jihad en Syrie.

Le tribunal correctionnel de Paris a considéré que deux d'entre eux, par leurs discours et leur promotion de la propagande du groupe jihadiste Etat islamique, avaient encouragé les départs en Syrie. Ces deux hommes, Hamza Mosli et Jawad Salih, ont été condamnés respectivement à sept et cinq ans.

M. Mosli, 29 ans, dont deux frères cadets sont morts en Syrie en 2014, "a joué un rôle moteur dans les décisions de certains (Lunellois) de partir vers des groupes terroristes dans la zone irako-syrienne", a expliqué la présidente. Sa peine de sept ans d'emprisonnement s'accompagne d'une période de sûreté des deux tiers.

M. Salih, 34 ans, qui animait des "assises" religieuses à Lunel, a "encouragé, légitimé les départs", a-t-elle poursuivi, pointant "une responsabilité extrêmement importante". Sa peine de cinq années devrait lui permettre de ne pas retourner en prison, au vu du temps déjà passé en détention. Le tribunal a jugé son évolution encourageante.

Deux des autres prévenus étaient accusés d'être des "revenants" de Syrie.

Ali Abdoumi, 47 ans, qui soutenait n'être allé qu'en Turquie, a été condamné à sept ans avec deux tiers de sûreté. En raison notamment de ses dénégations persistantes, le tribunal s'est interrogé sur "son devenir et sa dangerosité".

Adil Barki, 39 ans, avait passé quelques semaines au sein du groupe jihadiste "L'armée de Mahomet", où il avait été affecté à l'intendance en raison de crises de panique. Il a été condamné à cinq ans.

Les quatre hommes ont été condamnés pour association de malfaiteurs terroriste et M. Mosli également pour financement du terrorisme.

Enfin, le tribunal a relaxé Saad B., 29 ans, dont le frère Abdelkarim fut le premier à quitter Lunel en 2013. Le jeune homme était poursuivi pour avoir accompagné sa belle-soeur à l'aéroport alors qu'elle repartait en Syrie et lui avoir transmis une collecte de 190 euros, mais le tribunal a estimé que cela ne constituait pas, dans son cas, des délits.

La constitution de partie civile de l'association française des victimes du terrorisme (AFVT) a été déclarée irrecevable.

Le parquet avait requis des peines allant de deux à neuf ans ferme.

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