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Fin de l'attaque contre un colistier du président afghan : au moins deux morts

L'attaque contre les bureaux d'un colistier du président afghan Ashraf Ghani à Kaboul dimanche, le jour de l'ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle de septembre, est terminée, ont annoncé les autorités qui déplorent au moins deux morts.

Une voiture piégée a explosé puis des hommes armés ont fait irruption dans les bureaux de l'Afghanistan green trend (AGT), un mouvement politique fondé par Amrullah Saleh, présent sur la liste d'Ashraf Ghani, candidat à sa réélection.

Cette attaque a pris fin peu après 23H00 (18H30 GMT), soit près de six heures après la première déflagration, a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Nasrat Rahimi.

"Tous les assaillants ont été tués", a-t-il dit, sans pouvoir toutefois être en mesure de fournir un bilan définitif.

Selon le porte-parole du ministère de la Santé, Wahidullah Mayar, deux personnes, un homme et une femme, ont été tuées, et 25 autres blessées.

"C'est une attaque directe contre les bureaux de l'AGT. J'ai entendu trois explosions et ensuite des coups de feu", a raconté au début de l'attaque un témoin, Ejaz Malikzada, joint par l'AFP.

Sur des images diffusées via les réseaux sociaux, on pouvait voir une large colonne de fumée noire s'élevant au-dessus de la capitale. Sur une vidéo prise près de la scène, on voyait des personnes fuyant les abords du lieu de l'explosion, plongé dans une épaisse poussière.

Présent dans les bureaux, M. Saleh, qui figure sur le trio formant la liste électorale du président-candidat Ghani en position de premier vice-président, a été évacué par son service de sécurité.

Sur son compte Twitter, l'AGT a rapidement fait savoir que M. Saleh, ex-ministre de l'Intérieur et ancien chef de la Direction nationale de la sécurité, allait "bien". Des photos l'ont d'abord montré portant un bandage ensanglanté au bras droit. Puis, plus tard, sans aucun bandage.

"Mon frère, vrai fils du sol afghan et premier vice-président de mon équipe électorale, @AmrullahSaleh2, a survécu à une attaque complexe des ennemis de l'Etat. Nous sommes soulagés et remercions le Tout-Puissant que cette attaque ait échoué", a tweeté le président Ghani.

Selon M. Rahimi, 85 personnes retranchées dans des chambres sécurisées ont été évacuées par les forces de sécurité qui ont tué au moins quatre assaillants.

Aucun des groupes insurgés, talibans ou branche afghane du groupe Etat islamique (EI), n'a pour l'heure revendiqué l'attaque.

Les services de la Direction nationale de sécurité ont par ailleurs annoncé sur leur compte Twitter avoir arrêté dimanche "sept terroristes qui préparaient une nouvelle attaque à Kaboul".

- Négociations attendues -

Ces violences sont survenues le jour de l'ouverture de la campagne pour l'élection présidentielle du 28 septembre. Le président sortant ainsi que son principal challenger, le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah, ont participé à leurs premiers rassemblements électoraux à Kaboul.

M. Saleh se tenait aux côtés de M. Ghani, qui s'est félicité de l'arrivée de "la paix" et de prochaines "négociations" avec les talibans.

Samedi, le gouvernement afghan avait annoncé l'imminence de discussions directes avec le groupe rebelle.

Des sources diplomatiques ont fait savoir à l'AFP que les pourparlers devraient débuter le 7 août à Oslo.

Parallèlement, l'émissaire américain pour la paix Zalmay Khalilzad, actuellement à Kaboul, doit se rendre à Doha la semaine prochaine pour une huitième série de négociations directes avec les talibans visant à mettre fin aux 18 années d'intervention militaire des Etats-Unis en Afghanistan.

Il a souligné samedi que des discussions "inter-afghanes", avec une équipe de négociateurs comprenant "des membres du gouvernement, des représentants d'autres partis politiques, des membres de la société civile et des femmes" n'auraient lieu qu'à l'issue d'un accord entre Américains et talibans.

Le porte-parole taliban Suhail Shaheen a tweeté dimanche que "les pourparlers inter-afghans" pourraient "commencer après l'annonce d'un calendrier de retrait des forces étrangères".

Ce calendrier de retrait, la principale revendication des talibans, s'établirait en échange de l'assurance que l'Afghanistan ne servirait pas de sanctuaire à des groupes terroristes.

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