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Formule 1: Alonso (McLaren), 300 Grand Prix, "un nombre spécial"

"C'est un nombre spécial, j'en suis très heureux", assure l'Espagnol Fernando Alonso (McLaren), qui aborde avec la même soif de victoire qu'à ses débuts son 300e engagement en Grand Prix de F1, ce week-end au Canada, avant de disputer pour la première fois les 24 Heures du Mans les 16 et 17 juin.

Q: Vous vivez ce week-end votre 300e GP (dont trois engagements sans participation, ndlr). Que cela vous inspire-t-il ?

R: "C'est un nombre spécial, j'en suis très heureux ! Cela fait beaucoup de bons souvenirs, dont mes deux titres mondiaux (en 2005 et 2006, ndlr) sont probablement les meilleurs. D'autres sont liés aux voyages, à des expériences en dehors de la piste. Je ne me souviens pas forcément de tous mes GP. Si je prenais le temps d'y penser, 20% ne me reviendraient probablement pas. Je ne sais si c'est intentionnel, pour oublier les mauvais souvenirs, ou simplement parce que certains ne sont pas très importants ou pas très frais. Bien sûr, j'aurais pu remporter plus de titres. Je suis passé très près à plusieurs reprises. J'aurais pu en gagner deux supplémentaires avec juste sept points de plus: quatre en 2010 et trois en 2012. Mais je préfère me rappeler du privilège que j'ai de piloter en F1 depuis dix-huit ans. J'ai trente-six ans, j'ai passé ici la moitié de ma vie. J'y ai grandi, c'est comme une grande famille. "

Q: Comment conservez-vous votre motivation intacte ?

R: "Je suis un grand compétiteur. J'entre dans chaque Grand Prix en pensant à la victoire, même si au fond de moi je sais que ça va être impossible. Quand les feux s'éteignent et que la course démarre, tu espères toujours que quelque chose se passe devant toi qui te permette de monter sur le podium ou de gagner. Ca sera encore ainsi ce week-end."

Q: Vous n'êtes plus qu'à 26 GP du record d'engagements de Rubens Barrichello ? Comptez-vous le battre l'an prochain ?

R: "Je n'y avais pas beaucoup pensé jusque-là. Je me rappelle avoir fait mes adieux à Rubens et m'être dit que son record était inatteignable. Peu de gens peuvent trouver des équipes pour rester aussi longtemps en F1 et ne pas s'ennuyer. Maintenant, je vais finir la saison deuxième au nombre de courses disputées (314, ndlr), je vais donc parler de ça à Rubens pour voir s'il veut me donner quelque chose pour conserver son record (rires). Vais-je rester en F1 l'an prochain ? Je ne sais pas, on verra."

Q: Comment avez-vous évolué depuis 18 ans et comment la F1 a-t-elle évolué ?

R: "En termes d'approche de la course, je n'ai pas beaucoup changé. Je ne lâche rien quand j'ai le casque sur la tête. En tant que personne, j'ai évolué, bien sûr, mais comme toute personne normale entre dix-huit et trente-six ans. Je ne suis pas lassé de la F1, qui reste le top du sport mécanique, mais les courses sont devenues prévisibles. C'est triste. Je n'ai ni usure ni amertume, c'est simplement un constat. Je sais que je vais me battre entre la septième et la douzième place ici et jusqu'à la fin de l'année et que Mercedes ou Ferrari vont s'imposer dimanche. Il y a plus d'incertitude dans les autres sports. Un jour de magie, une équipe de basket ou de foot peut battre le favori. Même le grand Real Madrid a trouvé le moyen de se faire éliminer de la Coupe du Roi par Leganes (17e de Liga, ndlr). Les gens l'acceptent parce que c'est culturellement admis, mais en découvrant d'autres catégories (Indycar, Endurance), j'ai retrouvé l'essence du sport. Quand dans un bon jour tu peux finir premier et un autre loin derrière."

Q: En parlant d'Endurance, vous disputez le week-end prochain le monument de votre saison, les 24 Heures du Mans...

R: "Les tests ont eu lieu la semaine dernière, ce qui m'a permis de découvrir la piste (il a signé le meilleur chrono, ndlr). Disputer en parallèle les deux championnats, c'est deux fois plus de travail et de difficultés, mais j'adore piloter et j'adore la course donc j'ai hâte d'être au week-end prochain. Bien sûr, c'est un challenge de naviguer entre deux fuseaux horaires, deux voitures et deux types de pilotage, mais c'est un moment magique."

Propos recueillis lors d'un point presse.

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