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Greenpeace confirme la continuité du Récif de l’Amazone dans les eaux guyanaises

L'ONG de protection de l'environnement Greenpeace a confirmé, photos à l’appui, que la bande récifale découverte en 2016 au Brésil se prolonge dans les eaux guyanaises et demande l'interdiction d’exploitation pétrolière des multinationales Total et BP, lors d'une restitution publique samedi à Cayenne.

Ces conclusions font suite à une expédition de cinq semaines à bord de l'Esperanza, le bateau de l'ONG, par une équipe de scientifiques composés de Brésiliens et de Français dont Serge Planes, directeur de recherche au CNRS et François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France.

Localisée à une profondeur comprise entre 95 et 120 mètres et à 150 km au large des côtes guyanaises, cette "originalité biologique", a précisé Serge Planes "n'est pas un récif corallien". Il a évoqué "des bioconstructions algales", un "écosystème riche et étendu".

Les enjeux de cette découverte sont nombreux. Pour Greenpeace, les éléments récoltés par les scientifiques de l'association constituent une "contre-expertise" des conclusions avancées par Total en février sur l'emplacement de la zone récifale.

Total a de nouveau démenti début mai la présence d'un récif sensible dans la zone au large du Brésil où le groupe pétrolier veut forer un puits d'exploration.

Greenpeace réclame la mise en place "de mesures de conservation pour ces écosystèmes". Si "l'heure n'est plus à l’exploitation pétrolière" comme l'a affirmé François Chartier, les pêcheurs de la région sont plus mitigés.

Interrogé sur les craintes liées au projet pétrolier, Georges Michel Karam, président du Comité régional des pêcheurs de Guyane, a tempéré : "Greenpeace fait sa mission. Sa mission c'est d'empêcher l’exploration pétrolière en Guyane. (...) Nous, nos problématiques immédiates sont la pêche illégale des deux côtés de la frontière avec le Suriname et avec le Brésil et les algues sargasses."

La Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) a dénoncé dans la presse locale une "campagne de communication" de Greenpeace et affirme que la zone récifale "n’intéresse pas du tout (...) la zone de forage de Total en Guyane."

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