Accueil Actu

Guatemala: le nouveau président promet de combattre la corruption

Alejandro Giammattei (droite) est entré en fonction mardi soir comme président du Guatemala après son élection sur la promesse de combattre la corruption qui empoisonne le pays, au point que son prédécesseur Jimmy Morales termine son mandat sous le feu d'accusations de malversations après avoir promis lui aussi d'en terminer avec ce fléau.

Alejandro Giammetti, un médecin conservateur âgé de 63 ans, a prêté serment comme 51e président du Guatemala, une fonction qu'il a brigué trois fois en vain, avant de l'emporter au second tour des élections d'août 2019.

Il était cette fois opposé à la social-démocrate Sandra Torres, l'ex-épouse d'un ancien président qui devait être arrêtée quelque temps après sous l'accusation de financement illégal de sa précédente campagne électorale présidentielle, en 2015.

M. Giammattei, dont le caractère sanguin est craint jusque dans les rangs de ses proches, a également promis de combattre la pauvreté. Près de 60% des 15 millions de Guatémaltèques vivent sous le seuil de pauvreté, un niveau que le nouveau président espère contribuer à baisser à 25% à l'horizon 2032.

La misère, la corruption généralisée et la terreur que font régner les gangs poussent chaque année des milliers de Guatémaltèques à prendre la route des Etats-Unis en quête d'une vie meilleure, fut-ce dans l'illégalité.

Pour atteindre ses objectifs proclamés, le président guatémaltèque parie sur la mise en oeuvre d'un Plan National d'Innovation et de Développement portant à la fois sur la dynamisation de l'économie et la lutte contre l'insécurité.

Le nouveau président -- qui souffre de sclérose en plaques depuis plus de 40 ans, ce qui l'oblige à utiliser des béquilles --, a également déclaré qu'il présenterait au Congrès "une initiative législative qui vise à déclarer les gangs comme des groupes terroristes". Il a quafifié ces gangs de "fléau qui extorque et qui tue".

Le Guatemala est un des pays les plus violents du monde. Quelque 3.500 homicides y sont perpétrés chaque année, dont la moitié sont liés au trafic de drogue ou à la rivalité entre gangs.

Le prédécesseur de M. Giammattei, Jimmy Morales, une personnalité du monde du spectacle et de la télévision sans expérience politique, avait été élu lui aussi sur la promesse d'une lutte sans merci contre la corruption.

Mais les Guatémaltèques se sont vite sentis floués: impliqué dans des affaires troubles, et notamment soupçonné de financement illégal de sa campagne électorale victorieuse, Jimmy Morales a mis fin l'année dernière à la mission de la Cicig, un commission des Nations Unies destinée à lutter contre la corruption et qui le serrait de trop près à son goût.

Les opposants de M. Giammattei lui reprochent de ne pas vouloir le retour des experts de l'ONU, et estiment qu'il enlève ainsi toute crédibilité à sa promesse de lutter contre la corruption.

À lire aussi

Sélectionné pour vous