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Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky appelle à "châtier" la Russie

Le président ukrainien a plaidé mercredi avec force devant l'Assemblée générale de l'ONU pour un "juste châtiment" contre la Russie que le président américain a accusé d'avoir "violé de manière éhontée" les principes des Nations unies.

"Un crime a été commis contre l'Ukraine et nous réclamons un juste châtiment", a martelé le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo diffusé lors de l'Assemblée générale de l'ONU grâce à une autorisation spéciale des Etats membres.

"Châtiment pour avoir essayé de voler notre territoire, châtiment pour les meurtres de milliers de personnes, châtiment pour la torture et l'humiliation des femmes et des hommes", a-t-il ajouté, répétant encore et encore ce mot de "châtiment".

Vêtu de son habituel T-shirt kaki, le leader ukrainien a aussi réclamé la mise en place d'un tribunal spécial et d'un fonds de compensation pour les victimes, et appelé l'ONU à priver la Russie de son droit de véto au Conseil de sécurité.

"Nous sommes prêts pour la paix. Mais une paix honnête et juste", a-t-il ajouté, listant les ingrédients de sa "recette" pour la paix, du "châtiment" à la restauration de l'intégrité territoriale en passant par des "garanties de sécurité".

"Le monde est de notre côté", a-t-il affirmé lors de ce discours de plus de 20 minutes accueilli par les applaudissements de nombreux délégués pour certains debout dans la salle à New York.

Quelques heures plus tôt à la tribune, Joe Biden a lui aussi attaqué frontalement la Russie qui a annoncé la mobilisation de centaine de milliers de réservistes et brandi la menace d'un recours à l'arme nucléaire. "Cette guerre anéantit le droit de l'Ukraine à exister, tout simplement", a lancé le président américain.

La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, "a violé de manière éhontée les principes de la Charte des Nations unies" en s'emparant de parties de territoire de son voisin, a-t-il fustigé.

Face aux nouvelles menaces de Vladimir Poutine, l'UE a elle convoqué pour mercredi soir une réunion d'urgence informelle de ses ministres des Affaires étrangères, où la question de nouvelles sanctions sera "sur la table".

Il faut "mettre le maximum de pression" sur la Russie, a commenté le président français Emmanuel Macron.

Alors que les pays du Sud s'agacent de plus en plus du fait que les Occidentaux se focalisent sur l'Ukraine malgré les multiples crises subies par l'humanité partout sur la planète, le président américain a tendu la main aux pays en développement.

"Nourrir les enfants" 

Il a notamment annoncé mercredi une nouvelle aide de 2,9 milliards de dollars pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans le monde, qui s'ajoute à une somme de 6,9 milliards de dollars déjà promise cette année par Washington.

"Dans n'importe quel pays du monde, quelles que soient les raisons de nos divisions, quand les parents ne peuvent pas nourrir leurs enfants, rien d'autre ne compte, rien", a-t-il insisté.

Américains, Européens et Africains s'étaient engagés mardi dans une déclaration commune à agir "avec urgence, ampleur et de concert pour répondre aux besoins alimentaires urgents de centaines de millions de personnes à travers le monde".

Joe Biden s'est d'autre part dit favorable à une réforme majeure du Conseil de sécurité en augmentant le nombre de membres permanents et non permanents.

Une revendication notamment du Japon et des pays en développement. "Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité", avait insisté mardi le président sénégalais Macky Sall, à la tête de l'Union africaine.

Iran, droits de l'Homme et nucléaire 

Même si cette question a été évoquée par plusieurs dirigeants, l'Ukraine restera sans doute pour le reste de la semaine tout en haut des préoccupations d'un grand nombre de dirigeants.

Avec notamment jeudi une réunion du Conseil de sécurité au niveau des ministres des Affaires étrangères, donc en principe en présence de Sergueï Lavrov qui mène la délégation russe à l'ONU en l'absence de Vladimir Poutine.

Le dossier nucléaire iranien et les manifestations qui se multiplient en Iran après la mort d'une jeune femme détenue par la police des moeurs ont réussi à se frayer un chemin aussi jusqu'à New York.

"Les dirigeants iraniens devraient remarquer que la population est mécontente avec la direction qu'ils ont prise. Ils peuvent prendre un autre chemin", a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie britannique James Cleverly.

Le président iranien Ebrahim Raïssi s'est défendu à la tribune, accusant l'Occident d'avoir "deux poids, deux mesures" concernant les droits des femmes.

Il a également assuré que son pays "ne cherchait pas à construire ou à obtenir des armes nucléaires", et douté de la sincérité du gouvernement américain de relancer l'accord de 2015 qui était censé garantir que la République islamique ne puisse pas se doter de l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions sur son économie.

"Nous ne permettrons pas à l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire", a répondu Joe Biden, estimant qu'il était "impossible de gagner une guerre nucléaire" et qu'il ne fallait "pas la mener".

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