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Hong Kong: affrontements à deux jours du 70e anniversaire de la Chine communiste

De violents affrontements ont opposé dimanche à Hong Kong les manifestants pro-démocratie à la police à l'issue d'un week-end marqué par un regain de la mobilisation inquiétant pour Pékin qui fête mardi le 70e anniversaire de la Chine communiste.

L'ancienne colonie britannique traverse depuis début juin sa pire crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997, avec des actions et rassemblements quasi quotidiens.

Le mouvement pro-démocratie a repris de la vigueur ce week-end avec des milliers de manifestants qui ont défilé dans les rues.

La police a tiré dimanche après-midi des gaz lacrymogènes notamment dans le quartier de Causeway Bay, réputé pour ses nombreuses boutiques de luxe, où les manifestants s'étaient donné rendez-vous via des messageries cryptées.

Ces affrontements ont éclaté après que des manifestants en colère ont encerclé et chahuté les forces de l'ordre qui ont procédé à des fouilles avant d'interpeller certains participants.

Ces tirs de gaz lacrymogènes n'ont pas découragé les manifestants qui ont défilé par milliers dans les rues de Causeway Bay. De leur côté, des militants radicaux ont vandalisé des stations de métro et arraché des banderoles déployées pour célébrer le 70e anniversaire du régime communiste chinois.

De nombreux manifestants tenaient des drapeaux sur lesquels était écrit "chinazis" et les étoiles du drapeau chinois étaient disposées en forme de croix gammée.

Plus tard dans la soirée, la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc dans différents quartiers du centre-ville.

Un étudiant de 20 ans, qui se fait appeler Tony, agitait un drapeau ukrainien. Beaucoup des manifestants se sont inspirés de la révolte ukrainienne de 2014 qui a renversé un président pro-russe.

- "Nous gagnerons" -

"Nous espérons que si nous nous connectons aux différentes parties du monde et luttons contre le communisme chinois, nous gagnerons ce mouvement", a-t-il déclaré à l'AFP.

Samedi, des groupuscules radicalisés ont lancé des cocktails Molotov et des briques en direction de la police qui a riposté avec des canons à eau, des gaz lacrymogène et au poivre.

Des milliers de personnes s'étaient auparavant rassemblés dans un parc devant le Parlement, où avait débuté cinq ans plus tôt, le 28 septembre 2014, le "Mouvement des Parapluies", une occupation pacifique du coeur financier et politique de la mégapole qui avait duré 79 jours.

De nouvelles actions sont prévues lundi et mardi, jour où la Chine populaire célèbrera le 70e anniversaire de sa fondation après la prise du pouvoir des communistes à l'issue d'une guerre civile en 1949.

Pékin redoute qu'elles ne viennent gâcher cette fête, qui sera notamment marquée par un grand défilé militaire, censée illustrer le décollage d'un pays devenu en quelques décennies la deuxième puissance économique mondiale.

Dimanche, des milliers de personnes se sont rassemblées à Sydney et Taipei pour soutenir les manifestants hongkongais.

Ces rassemblements étaient organisés par des militants pro-démocratie qui ont qualifié cette mobilisation de "journée contre le totalitarisme".

D'autres rassemblements doivent se tenir à travers la planète, notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Lundi, des étudiants hongkongais appellent à une grève des cours. Des appels ont également été lancés pour manifester mardi.

La police n'a autorisé aucun rassemblement de manifestants pro-démocratie le 1er octobre. Mais ces derniers ont maintes fois bravé de tels interdits par le passé.

La contestation actuelle était partie en juin du rejet d'un projet de loi qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine.

La cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam l'a finalement abandonné début septembre. Mais ce recul a été jugée beaucoup trop tardif par des manifestants qui avaient entre temps considérablement élargi leurs revendications pour exiger des réformes démocratiques.

Cette mobilisation se veut aussi une dénonciation des ingérences de plus en plus fortes de Pékin dans les affaires de sa région semi-autonome, en violation, selon les manifestants, du fameux principe "Un pays, deux systèmes" qui avait présidé à la rétrocession à la Chine de la colonie britannique en 1997.

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