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Hong Kong: les manifestants appellent le G20 à demander des comptes à Pékin

Les manifestants hongkongais mobilisés contre un projet de loi visant à permettre les extraditions vers la Chine se sont rendus mercredi aux consulats de plusieurs pays étrangers pour les exhorter à discuter avec Pékin de la question lors du sommet du G20.

L'ex-colonie britannique est le théâtre de manifestations monstres depuis plusieurs semaines. Et la violence de la riposte policière lors de l'une d'elles a poussé les autorités de la ville à suspendre l'examen du texte controversé.

Mais les manifestants exigent l'abandon pur et simple d'un projet de loi qui est selon eux une nouvelle atteinte au principe "Un pays, deux systèmes" qui avait présidé à la rétrocession en 1997 de l'ancienne colonie à la Chine.

Pour obtenir satisfaction, les opposants au projet de loi ont opté pour des actions ciblées plutôt que pour une mobilisation massive permanente qui risquerait de s'essouffler.

Mercredi, ils ont profité de l'imminence du G20 à Osaka où se réunissent vendredi les plus grands pays du monde, pour accroître la pression sur la cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam et sur le président chinois Xi Jinping.

- "Libérez Hong Kong!" -

Un millier de manifestants se sont ainsi rendus aux différents consulats de pays du G20, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la France, pour y déposer des pétitions enjoignant les diplomates de faire pression sur leurs gouvernements pour qu'ils abordent le sujet avec Pékin.

"Libérez Hong Kong!", pouvait-on lire sur des pancartes tenues par des manifestants scandant "Aidez Hong Kong!".

Le président américain Donald Trump a fait part de son intention d'évoquer le sujet avec son homologue chinois Xi Jinping, alors que Pékin a répété que le G20 n'était pas le lieu pour discuter des questions intérieures chinoises.

"La Chine n'acceptera jamais que le G20 parle de la question de Hong Kong", a encore indiqué mercredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang.

Un des manifestants, qui ne souhaite être cité que sous le nom de Lau, a affirmé que la communauté internationale avait le droit de parler de l'avenir de Hong Kong, compte tenu du rôle joué par la ville dans le commerce et la finance internationale.

"Nous devons conserver nos caractéristiques uniques pour servir l'économie internationale", a-t-il dit à l'AFP.

Conformément à l'accord de rétrocession, censé être valable jusque 2047, Hong Kong jouit d'une semi-autonomie et de libertés inconnues dans le reste de la Chine.

Mais de nombreux Hongkongais disent ressentir des ingérences de plus en plus fortes de Pékin dans leurs affaires intérieures.

Les manifestants projettent d'autres actions d'éclat ponctuelles à Hong Kong, avant un nouveau rassemblement massif le 1er juillet, anniversaire de la rétrocession.

Ils ont ainsi lancé une campagne de financement participatif pour acheter des pages de publicité dans les grands journaux financiers, avec l'espoir que celles-ci tombent entre les mains des dirigeants du G20 pendant leur sommet.

Les organisateurs de cette initiative ont fait part de leur surprise quant à la mobilisation des donateurs. La campagne, qui s'est achevée mardi, a recueilli un total de 5,48 millions de HKD (617.000 euros).

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