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Huawei: le renseignement britannique estime gérables les risques sur la 5G (presse)

Le service de renseignement britannique pour la cybersécurité (NCSC) estime possible de limiter les risques liés à l'utilisation dans la 5G d'équipements du géant chinois des télécoms Huawei, révèle lundi le Financial Times (FT).

Cette décision va à rebours des efforts déployés par les Etats-Unis pour contrer le développement de Huawei dans les pays occidentaux, Washington s'inquiétant de liens éventuels entre le groupe et les services de renseignement chinois.

Huawei, un des principaux fournisseurs mondiaux d'équipements et de services de technologies mobiles, dément toutefois toute coopération à des fins d'espionnage.

Selon le quotidien britannique, qui s'appuie sur deux personnes proches du dossier, le NCSC pense qu'il y a plusieurs manières de gérer les risques posés par Huawei dans le déploiement de la technologie 5G au Royaume-Uni.

"D'autres pays pourront soutenir que si le Royaume-Uni est confiant dans la capacité à limiter les risques pour la sécurité nationale, alors ils peuvent également rassurer le public et l'administration américaine sur le fait qu'ils agissent avec prudence pour permettre aux opérateurs télécoms d'utiliser des composants chinois", selon une source citée par le FT.

Sollicité par l'AFP, le NCSC n'a pas souhaité commenter spécifiquement l'article du FT. Un porte-parole s'est contenté de déclarer que le NCSC "défend la sécurité des réseaux britanniques" et "surveille et analyse la manière d'opérer de Huawei".

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a, de son côté, affirmé que son gouvernement "a toujours encouragé les entreprises chinoises opérant à l'étranger à respecter les lois locales".

"Nous attendons aussi que le Royaume-Uni maintienne son ouverture et fasse des choix avisés basés sur ses propres intérêts", a-t-il dit.

La conclusion du service de renseignement devrait peser dans la décision que le gouvernement britannique doit prendre en mars ou avril sur l'utilisation de Huawei dans la 5G.

Le ministre de la Défense, Gavin Williamson, avait exprimé en décembre sa très "vive inquiétude" quant à la participation du géant chinois à la 5G britannique.

Au Royaume-Uni, le premier opérateur mobile, BT, a annoncé qu'il retirait des équipements Huawei des réseaux 3G et 4G, déjà en service, assurant toutefois que le groupe chinois restait un fournisseur important par ailleurs. Son concurrent Vodafone a, lui, suspendu ses achats d'équipements Huawei pour ses infrastructures en Europe.

L'année dernière, plusieurs pays, dont l'Australie et les États-Unis, ont interdit à la firme chinoise de participer au déploiement de la 5G. La Nouvelle-Zélande a, quant à elle, refusé une première requête du principal opérateur du pays visant à utiliser des équipements du groupe chinois pour la 5G, mais n'a pas fermé totalement la porte à Huawei.

Des pays européens, ainsi que le Japon et le Canada, continuent à évaluer les risques liés à l'utilisation des produits de la marque chinoise.

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