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Huawei ne cédera pas à la pression de Washington, assure son fondateur

Le géant chinois des télécoms Huawei est prêt à affronter la pression de Washington et va réduire sa dépendance aux composants américains, a affirmé samedi son fondateur à la presse japonaise.

En pleines tensions commerciales avec Pékin, le ministère américain du Commerce a placé mercredi Huawei sur une liste d'entreprises suspectes auprès desquelles les groupes américains ne peuvent fournir d'équipements qu'après avoir obtenu un feu vert des autorités.

"Nous y sommes préparés", a affirmé Ren Zhengfei samedi devant la presse japonaise au siège de Huawei à Shenzhen (sud). Il s'agit de sa première prise de parole officielle depuis la décision américaine.

M. Ren a assuré que son groupe allait continuer à développer ses propres composants pour réduire la dépendance du groupe aux fournisseurs étrangers.

Leader mondial de la technologie 5G, Huawei reste dépendant des technologies de fournisseurs étrangers. Il achète pour environ 67 milliards de dollars de composants chaque année, dont 11 milliards auprès de fournisseurs américains, selon le quotidien économique Nikkei.

D'ordinaire discret, Ren Zhengfei, 74 ans, a dû sortir de l'ombre ces derniers mois face aux pressions croissantes subies par son entreprise.

Celle-ci est soupçonnée dans certains pays d'avoir des liens potentiels avec les services de renseignement chinois. Huawei est également la cible d'une intense campagne de Washington, qui veut convaincre ses alliés de renoncer à utiliser ses équipements.

"Nous n'avons rien fait qui viole la loi", s'est défendu Ren Zhengfei, s'attendant à ce que la croissance de Huawei "ralentisse, mais seulement légèrement".

Mercredi, le président américain Donald Trump a par ailleurs interdit aux réseaux américains de télécoms de se fournir en équipements auprès de sociétés étrangères jugées à risque, un mesure visant Huawei.

Ren Zhengfei a assuré que son entreprise ne cèderait pas à la pression de Washington.

"Nous ne changerons pas de direction à la demande des Etats-Unis et nous n'accepterons pas de surveillance, comme ZTE l'a fait", a-t-il dit, cité par Nikkei, en référence à un autre géant chinois des télécoms, lui aussi dans le collimateur américain l'an dernier.

En interdisant toutes ventes de composants électroniques à l'équipementier, Washington avait mis en péril l'existence même de ce groupe de 75.000 employés. Donald Trump était finalement revenu sur cette décision.

En contrepartie, ZTE avait dû s'engager à verser une amende d'un milliard de dollars et accepter la tutelle d'agents américains dans ses bureaux pendant dix ans.

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