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Il y a urgence à réduire la pauvreté, estime le nouveau patron de la Banque mondiale

Il y a urgence à réduire la pauvreté dans le monde. Et la Banque mondiale peut y parvenir. C'est avec ce message teinté d'optimisme que David Malpass a embrassé mardi ses nouvelles fonctions de président de l'institution.

Unique candidat pour remplacer son prédécesseur démissionnaire; controversé en raison de prises de position passées particulièrement critiques envers la Banque mondiale, ce fidèle de Donald Trump s'est d'abord évertué à rassurer ses nouvelles troupes: "ma première priorité est de parler au personnel", a-t-il déclaré au moment où il entrait dans l'édifice à Washington.

Quelques heures plus tard, sourire aux lèvres, il a assuré à des journalistes qu'il avait reçu un accueil chaleureux. Il est aussi revenu sur le processus de sa nomination, soulignant avoir discuté avec de nombreux pays, notamment la Chine, et avoir été "rassuré" par les nombreuses marques de soutien reçues de la part des actionnaires et des pays membres de la Banque mondiale.

"Je souhaite écouter attentivement les pays en développement", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il avait déjà participé à des réunions avec deux groupes mardi matin: l'un consacré à la pauvreté, l'autre à l'Afrique.

"Il y a toujours 700 millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté dans le monde. C'est trop", a-t-il constaté sobrement. "Je ressens personnellement et professionnellement l'urgence de s'attaquer" à ce problème.

L'autre mission est de mieux partager la prospérité, a-t-il poursuivi.

- Culture du résultat -

Enumérant les nombreux défis à relever -- nécessité d'une croissance plus solide, changement climatique, intégrer véritablement les femmes dans les économies, renforcer le secteur privé -- il s'est dit pressé de s'atteler "à cette tâche avec enthousiasme".

Interrogé sur les changements à apporter pour améliorer l'efficacité de la Banque mondiale, David Malpass a écarté l'idée d'une restructuration.

En revanche, "je pense que nous avons besoin de nous concentrer clairement sur les résultats à atteindre", a-t-il expliqué.

Le nouveau dirigeant de la Banque mondiale a, par ailleurs, semblé vouloir prendre ses distances avec les prises de position du locataire de la Maison Blanche.

Alors que Donald Trump, climatosceptique affiché, a retiré les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, David Malpass a estimé mardi que la lutte contre le changement climatique était un élément clé de sa mission pour réduire la pauvreté, dans les pays développés en particulier.

Il a en outre radicalement adouci le ton envers Pékin.

Alors qu'il exhortait en 2017 la Banque mondiale à moins prêter à des pays comme la Chine ayant un accès suffisant aux financements sur les marchés, il s'est félicité mardi que le géant asiatique ait sorti de la pauvreté "près d'un milliard de personnes".

Le nouveau président a également salué le fait que Pékin ait un rôle grandissant en tant que donateur au fonds de la Banque mondiale qui fournit des prêts aux pays les plus pauvres.

Selon lui, la Banque mondiale doit désormais davantage se concentrer sur la qualité des projets susceptibles d'être financés. Elle doit aussi se montrer plus transparente sur les niveaux d'endettement et lutter efficacement contre la corruption.

La candidature de M. Malpass avait suscité des inquiétudes à cause de ses reproches en 2017 visant les institutions internationales jugées dépensières, "pas très efficaces" et "souvent corrompues dans leurs pratiques de prêts".

Créée en 1944, la Banque mondiale, qui soutient des projets de développement, compte aujourd'hui 189 Etats membres et plus de 10.000 collaborateurs dans le monde entier.

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