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Inde: six morts dans des manifestations de basses castes

Au moins six personnes ont perdu la vie lundi dans d'importantes manifestations de membres de basses castes à travers le nord de l'Inde contre une décision de la Cour suprême, ont annoncé les autorités locales.

La plus haute instance judiciaire a annulé le mois dernier l'arrestation automatique de suspects de discriminations ou violences contre les castes et tribus dites "répertoriées", considérées comme les plus défavorisées socialement, au motif que la loi pouvait être utilisée de façon abusive.

En réaction, plusieurs organisations de dalits (autrefois appelés "intouchables"), population de 200 millions de personnes sur le 1,25 milliard que compte le pays, ont appelé à un blocage général. Selon eux, l'assouplissement de la loi pourrait favoriser les exactions contre leur communauté.

Des heurts avec la police, des attaques de bus, de bâtiments publics et des blocages d'axes routiers ou ferroviaires étaient recensés dans un chapelet d'États du nord du pays, du Pendjab au Bihar en passant par le Rajasthan.

L'État du Madhya Pradesh (centre) était l'un des plus touchés par le mouvement. Quatre personnes y ont été tuées, a indiqué à l'AFP Rishi Kumar Shukla, un haut responsable de la police de l'État, sans préciser les circonstances des décès.

"La situation est maintenant sous contrôle", a-t-il assuré.

Une cinquième personne a péri en Uttar Pradesh, et une sixième au Rajasthan, ont aussi rapporté les polices locales.

Dans la ville de Meerut, située non loin de New Delhi, les émeutiers ont brûlé un commissariat de police selon les médias locaux. Des jets de pierres ont ciblé les forces de l'ordre.

Au Pendjab, écoles et universités sont restées fermées dans certaines zones par crainte des violences. L'internet mobile a été restreint, selon la presse indienne.

Le gouvernement indien a lancé un appel au calme et indiqué qu'il ferait appel de la décision de la Cour suprême. La cause dalit est un enjeu électoral majeur pour le pouvoir aussi bien que pour l'opposition en raison du significatif réservoir de voix que représente cette communauté, alors qu'approchent à grand pas les législatives de 2019.

Bien que la discrimination liée à la caste soit interdite par la Constitution du pays, elle reste une réalité pour les dizaines de millions de dalits indiens qui font régulièrement l'objet de violences.

La semaine dernière, un jeune fermier dalit du Gujarat (ouest) a ainsi été battu à mort car il était propriétaire d'un cheval, animal vu comme un symbole de pouvoir et de richesse.

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