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Indonésie: au moins 20 morts dans des émeutes en Papouasie, annonce l'armée

Au moins 20 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans de nouvelles émeutes qui ont éclaté lundi en Papouasie, province d'Indonésie agitée par des violences depuis la mi-août, a annoncé l'armée.

"La plupart sont morts dans un incendie", a déclaré un porte-parole militaire, Eko Daryanto. "Le bilan pourrait augmenter car de nombreuses personnes sont piégées dans des boutiques en feu".

Après des incidents racistes contre la population mélanésienne, des manifestations et des émeutes parfois meurtrières se sont succédé en Papouasie depuis le 19 août et ont aussi relancé les appels à un référendum pour l'indépendance.

Lundi, seize personnes ont été tuées dans la ville de Wamena où plusieurs centaines de personnes ont participé à une manifestation au cours de laquelle des bâtiments publics et autres bâtiments ont été incendiés, ont indiqué les autorités.

Parmi les victimes, treize n'étaient pas des Papous, a précisé le porte-parole militaire. Un soldat et trois civils ont également trouvé la mort à Jayapura, capitale de la province, où des heurts ont opposé les forces de sécurité à des protestataires lançant des pierres. Le soldat a été tué par des jets de pierre, a-t-il ajouté.

Quelque 300 personnes ont été arrêtées, a ajouté Daryanto, faisant également état de 65 blessés.

Des étudiants s'étaient rassemblés en matinée devant une université de Jayapura pour une manifestation contre le racisme. Mais des heurts ont eu lieu avec la police qui a fait des tirs de sommation pour les déplacer vers un autre site, selon un journaliste de l'AFP.

A Wamena, le siège du département a été détruit par un incendie ainsi que d'autres bâtiments et magasins, a constaté un autre journaliste de l'AFP.

Des centaines de lycéens et d'étudiants s'étaient rassemblés pour protester contre des propos racistes attribués à un enseignant sur les réseaux sociaux.

La police a démenti l'existence de ces propos racistes, parlant d'une "infox".

Auparavant, un porte-parole de la police, Dedi Prasetyo, avait indiqué que les autorités avaient "pris des mesures pour empêcher que les émeutes ne prennent de l'ampleur".

Les services internet ont été partiellement coupés dans la région, selon un journaliste de l'AFP, et l'aéroport de Wamena a été fermé, ce qui a provoqué l'annulation d'une vingtaine de vols, d'après les médias locaux.

Depuis le 19 août de nombreuses localités de Papouasie ont connu des manifestations, certaines dégénérant en émeutes avec des bâtiments incendiés et des affrontements avec les forces de l'ordre.

Les troubles ont débuté en réaction à des incidents racistes contre des étudiants papous à Surabaya, la deuxième plus grande ville d'Indonésie sur l'île de Java. Ils ont ensuite relancé les revendications pour un référendum sur l'indépendance.

Le bilan des violences jusqu'à lundi a fait l'objet d'informations contradictoires. Selon le gouvernement, cinq civils ainsi qu'un soldat ont été tués, mais des médias locaux et des groupes séparatistes évoquent plus de victimes.

La semaine dernière, trois personnes, dont un adolescent et un jeune enfant, ont été tuées dans le district de Puncak (Papouasie occidentale) au cours d'une fusillade entre les forces armées et des séparatistes, selon l'armée.

La Papouasie connaît une rébellion indépendantiste sporadique contre le gouvernement indonésien qui a pris le contrôle de cette région riche en ressources naturelles dans les années 1960, après la colonisation néerlandaise.

La partie orientale de l'île est occupée par la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Etat indépendant depuis 1975.

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