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Injures envers Finkielkraut: l'avocat du suspect rejette tout antisémitisme

L'avocat de l'homme en garde à vue depuis mardi soir à Mulhouse (Haut-Rhin) pour avoir proféré des injures envers le philosophe Alain Finkielkraut, a assuré jeudi qu'il n'y avait "rien d'antisémite" dans les propos incriminés.

"Aucune preuve du caractère antisémite n'est apportée" et "il n'y a donc aucune raison" de poursuivre l'auteur de ces propos véhéments tenus lors d'une manifestation parisienne de "gilets jaunes", a soutenu Me André Chamy, répondant à l'AFP après avoir quitté les locaux de la police judiciaire de Mulhouse.

"Le parquet de Paris s'est saisi de cette affaire en estimant qu'il y avait peut-être quelque chose de ce genre" mais "il n'y a rien d'antisémite dans (ses) propos", a-t-il insisté alors que son client était toujours en garde à vue jeudi à la mi-journée.

Vendeur de téléphones à Mulhouse, l'homme de 36 ans est le plus visible sur des vidéos montrant plusieurs personnes injuriant l'académicien.

"Espèce de sioniste", "grosse merde", "elle est à nous, la France", avait-il notamment proféré, vêtu d'un gilet jaune, à l'adresse du philosophe qui n'a pas porté plainte.

Le parquet de Paris avait ouvert dimanche une enquête préliminaire pour "injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion". Ces injures ont suscité une vague de condamnations par l'ensemble de la classe politique.

Répondant à une convocation, le suspect s'était rendu mardi vers 19H30 à l'antenne mulhousienne de la police judiciaire (PJ) où il avait été placé en garde à vue. Celle-ci a été reconduite mercredi soir pour une durée maximale de 24h.

Selon l'avocat mulhousien, connu pour avoir défendu l'ancien dirigeant irakien Saddam Hussein et son ministre des Affaires étrangères Tarek Aziz lors de leurs procès devant la justice irakienne, il est "plus que probable" que le suspect sorte avant le terme légal de sa garde à vue, soit avant jeudi 19H30.

Son client, qui a répondu "sereinement" aux questions des enquêteurs, "assume (…) son rôle de citoyen, il est révolté (...) par ce qu'il se passe par rapport aux retraités, sans emplois, les personnes dans le désarroi (...) Au lieu de comprendre son combat légitime, honorable, on le traite de tous les noms", s'est indigné Me Chamy.

Selon lui, si les poursuites devaient être confirmées à l'issue de la garde à vue, son client recevra un convocation pour être jugé, sans être déféré.

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