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Irak/élections: Remplacer les posters des "martyrs" par ceux des candidats suscite la polémique

La campagne pour les législatives en Irak a débuté samedi sur fond de polémique, certains candidats ayant décroché des posters des "martyrs" tombés en combattant le groupe Etat islamique (EI) pour afficher leur portrait.

Dès minuit --coup d'envoi officiel fixé par la Haute commission électorale pour la campagne du scrutin du 12 mai--, des volontaires s'activaient à travers le pays à déployer les banderoles de leurs candidats, ont constaté des correspondants de l'AFP.

Alors que l'Irak s'est lancé depuis la percée jihadiste de 2014 dans une contre-offensive qui a fait des milliers de morts parmi les troupes gouvernementales et leurs supplétifs du Hachd al-Chaabi, les posters célébrant des "martyrs" posant en armes ont fleuri à tous les rond-points, le long des routes, accrochés aux poteaux électriques, placardés sur des panneaux ou déployés entre des pancartes de signalisation.

"A minuit pile, ils se sont jetés sur les photos des martyrs pour les remplacer par les photos des voleurs", s'emportait Settar Tourki, 50 ans, rencontré dans une rue de Bagdad. Beaucoup d'Irakiens considèrent les hommes politiques comme des escrocs.

Aussitôt, sur les réseaux sociaux, certains ont appelé à répondre à ce qu'ils considèrent comme une insulte faite à "ceux qui se sont sacrifiés pour que nous vivions en paix et en sécurité", comme Laith al-Chommari.

"Pour les élections, des candidats décrochent les photos des martyrs pour accrocher les leurs, notre devoir est donc de brûler toutes les affiches électorales de ces profiteurs et de ces lâches", écrivait-il ainsi sur Facebook.

Sur plusieurs images qui circulaient sur internet samedi en Irak, on peut voir une affiche vantant un ou une candidate accrochée à un poteau, au pied duquel a été jeté un poster célébrant un combattant tué.

Près de 7.000 candidats se disputeront le 12 mai les 329 sièges du Parlement irakien. La campagne électorale s'arrêtera 24 heures avant le vote, ont indiqué les autorités en charge de ce scrutin.

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