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Irak: trois manifestants tués dans des violences près du consulat iranien de Kerbala (médecins)

Trois manifestants ont été tués par balles lors de violences dans la nuit de dimanche à lundi aux abords du consulat iranien de Kerbala, au sud de Bagdad, a indiqué le médecin légiste en chef de la ville sainte chiite à l'AFP.

Les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles face à des manifestants tentant d'incendier la représentation consulaire de la République islamique d'Iran, accusée par le mouvement de contestation d'être l'architecte du système corrompu dont il réclame la chute.

Des correspondants de l'AFP ont vu au moins deux manifestants inanimés après avoir été touchés au torse par des balles.

"Ils veulent nous tuer, pas nous disperser, ils ne tirent pas en l'air", a accusé un jeune manifestant devant le consulat de la République islamique, grande puissance agissante en Irak. "Eux, ils protègent le consulat d'un pays étranger alors que nous, on veut seulement que notre pays soit libre sans qu'aucun autre pays ne le dirige", poursuit-il.

Peu avant ces tirs, intenses, les manifestants avaient hissé des drapeaux irakiens sur les blocs de béton qui murent l'imposant bâtiment consulaire où flottait en haut d'un mât un drapeau iranien.

Ils ont également écrit sur ce mur d'enceinte: "Kerbala libre, Iran dehors", alors que d'autres jetaient pierres et bâtons de feu d'artifice sur le consulat du grand voisin, chiite comme la majorité des Irakiens, sous le regard des policiers.

Ils ont aussi incendié des pneus et des flammes étaient visibles aux abords du consulat et à l'une de ses portes.

Kerbala abrite le mausolée au dôme doré de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet. Elle est visitée chaque année par des millions de pèlerins iraniens.

Lié à la quasi-totalité des partis au pouvoir et grand parrain de la politique dans le pays, le voisin iranien est vu par les manifestants comme l'architecte d'un système qu'ils jugent corrompu et incompétent.

Les fréquentes visites en Irak durant le mois de contestation écoulé du général Qassem Soleimani, commandant des opérations extérieures de l'armée idéologique iranienne, et les commentaires du guide suprême iranien Ali Khamenei, qui dénonce un "complot" américain et israélien, n'ont fait qu'exacerber l'ire des Irakiens.

Depuis mercredi, les autorités ont cessé de communiquer les bilans des affrontements à Bagdad et dans le sud du pays gagné par la contestation marquée depuis le 1er octobre par plus de 250 morts.

Selon des sources médicales toutefois, une dizaine de manifestants ont été tués depuis.

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