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Iran, commerce: des "tests de souveraineté pour l'Europe", selon l'Elysée

Les menaces de Donald Trump de sanctionner les entreprises européennes commerçant avec l'Iran ainsi que les taxes douanières américaines sur l'acier et l'aluminium sont "des tests de souveraineté grandeur réelle pour l'Europe", a averti l'Elysée lors d'un sommet UE-Balkans à Sofia.

Paris s'est félicité jeudi de la position unie des 28 qui ont décidé de résister aux menaces américaines de sanctions et envisagé un arsenal de ripostes.

"Il faut un sursaut européen", réclame la France. "Cette actualité oblige l'Europe à savoir ce qu'elle veut: subir ou bien réagir et construire. Ce sont des tests de sa souveraineté, y compris auprès d'un ami comme les Etats-Unis".

"C'est également un test de la capacité des Européens à rester unis face à des défis extérieurs. Ce sont des dossiers de souveraineté économique et diplomatique", selon les conseillers de M. Macron.

Au cours d'un dîner de travail mercredi, constatant l'unité "très grande" des Européens sur ces deux dossiers, la Commission a exploré les ripostes possibles, ont-il expliqué.

Sur le dossier iranien, les Européens envisagent de recourir au règlement "de blocage" de 1996, dispositif qui protège leurs entreprises en cas de sanctions extraterritoriales et éventuellement de le "compléter et le renforcer".

L'Europe envisage en outre des mesures de soutien à ses entreprises, en particulier les plus petites. "Nous sommes prêts à réagir quand nous connaîtrons la portées des sanctions", indique la présidence française.

D'autre part, a-t-on souligné de même source, les Européens sont désormais d'accord sur l'idée de conclure avec l'Iran un accord plus large intégrant les questions des activités régionale et balistique de Téhéran.

Pour les grandes entreprises, dont certaines, comme Total, envisagent de se retirer d'Iran, "elles évaluent leurs risques, nous voulons qu'elles puissent maintenir leurs contrats en Iran mais ne pouvons pas les obliger à rester", selon un conseiller.

En ce qui concerne l'imposition de taxes douanières sur l'acier et l'aluminium, "si les Etats-Unis ne décident pas le 1er juin d'une exemption permanente pour l'Europe, nous ne pourrons discuter de rien, ni d'une réforme de l'OMC ni des accès au marché", a réaffirmé l'Elysée.

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