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Israël frappe Gaza après des tirs de roquettes, à un moment sensible

L'armée israélienne a mené tôt vendredi des frappes militaires contre des positions des mouvements islamistes Hamas et Jihad islamique dans la bande de Gaza, en représailles au tir de roquettes vers Israël depuis l'enclave palestinienne, a-t-on appris de sources sécuritaires.

Ces hostilités sont la dernière manifestation en date des tensions persistantes entre Israël et les groupes armés palestiniens, qui ont frôlé un nouveau conflit en 2018 après trois guerres depuis 2008.

Elles interviennent dans une période sensible, où le cessez-le-feu observé de part et d'autre demeure fragile, et où Israël est en pleine campagne électorale.

"L'armée israélienne est actuellement en train de prendre pour cible des sites terroristes dans la bande de Gaza", a dit l'armée israélienne, sans plus de précision initiale, dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Plusieurs positions des branches armées du Hamas, qui dirige la bande de Gaza, et du Jihad islamique, son allié, ont été touchées à travers le territoire, a dit à l'AFP une source dans les milieux sécuritaires gazaouis. Elle a dénombré une trentaine de frappes en tout sur différents sites.

Elles ont causé des dégâts significatifs, mais aucun mort ni blessé n'a été rapporté, a-t-elle dit.

Deux roquettes avaient été lancées plus tôt dans la soirée de Gaza vers la région de Tel-Aviv, capitale économique et culturelle d'Israël. Aucun dégât ni blessé n'avait été rapporté.

Le Hamas et le Jihad avaient démenti être à l'origine de ces tirs, laissant supposer que ceux-ci seraient le fait de groupes rivaux.

Cependant, Israël dit constamment tenir le Hamas pour responsable de ce qui se passe dans le territoire sous son contrôle.

Une autre roquette a été tirée après le début des frappes israéliennes, mais elle a fait long feu et semble être retombée dans la bande de Gaza, a dit l'armée de l'Etat hébreu.

Les deux roquettes de la soirée avaient déclenché les sirènes dans les localités israéliennes. L'une des roquettes "est apparemment tombée dans la mer, l'autre s'est écrasée quelque part mais pas à Tel-Aviv", a déclaré à la télévision publique le maire de cette ville côtière, Ron Huldai.

Israël riposte systématiquement à de tels tirs. Il avait frappé presque quotidiennement des positions du Hamas les jours précédents en réponse à l'envoi de roquettes ou de ballons lestés de dispositifs explosifs sommaires.


Anniversaire délicat

Mais le fait que Tel-Aviv, à des dizaines de kilomètres de Gaza, puisse être menacé confère pour Israël une acuité particulière à ces actes.

De plus, Israël est au beau milieu d'une campagne électorale où, à trois semaines de l'échéance du 9 avril, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et ses principaux concurrents se font forts de leurs états de service sécuritaires.

M. Netanyahu a rapidement réuni les responsables sécuritaires jeudi soir.

"Le moment est venu de venir à bout du Hamas une bonne fois pour toutes", a dit l'un des concurrents de M. Netanyahu, le ministre de l'Education Naftali Bennett. Il a réclamé un plan détaillé de la part de M. Netanyahu à cette fin.

Le chef de gouvernement répète qu'il n'hésitera pas à une opération d'envergure si nécessaire. Il passe cependant pour préférer chercher à dissiper les tensions plutôt que de s'engager dans des opérations aux retombées incertaines en période électorale.

Une délégation d'officiels égyptiens, médiateurs historiques à Gaza, était dans l'enclave dans les heures précédant les tirs pour essayer d'apaiser les tensions.

Israël, le Hamas et ses alliés observent un cessez-le-feu constamment remis en cause depuis la guerre de 2014. Ils ont frôlé un nouveau conflit en 2018, jusqu'à un arrangement informel conclu en novembre.

Les tensions demeurent vives toutefois. La situation économique dans la bande de Gaza, éprouvée par la pauvreté, les pénuries et le chômage, et soumise au blocus israélien, continue de susciter l'inquiétude. Les forces de sécurité du Hamas ont dispersé jeudi soir des rassemblements pour une amélioration des conditions de vie, réprimant une rare manifestation de mécontentement social.

Gaza demeure le théâtre d'une mobilisation qui voit toutes les semaines des milliers de Palestiniens protester contre le blocus le long de la frontière israélienne. L'enclave va au-devant d'un rendez-vous délicat, le premier anniversaire de ce mouvement, le 30 mars.

Depuis mars 2018, plus de 250 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens, la grande majorité lors des manifestations, souvent accompagnées de violences, le long de la frontière, d'autres dans des frappes israéliennes en représailles aux actes hostiles émanant de l'enclave.

Deux soldats israéliens ont été tués depuis cette date.

L'armée israélienne affirme ne faire que défendre sa frontière et son territoire. Elle accuse le Hamas d'orchestrer la contestation.

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