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Israël mène de nouvelles frappes dans la bande de Gaza

Des avions de guerre israéliens ont mené de nouvelles frappes lundi avant l'aube dans la bande de Gaza où la tension est cependant retombée, sans dissiper le spectre d'une nouvelle confrontation à plus ou moins long terme.

Les appareils israéliens ont visé des installations souterraines dans le sud du territoire palestinien dirigé par le mouvement islamiste Hamas, l'une des bêtes noires d'Israël, a indiqué l'armée dans un communiqué.

Israël répliquait au tir d'une roquette lancée dimanche soir de la bande Gaza - la deuxième en 24 heures - et retombée dans les environs de Sdérot, ville israélienne proche de l'enclave palestinienne, sans faire de victime.

L'armée israélienne a maintenu sa politique de riposte systématique à tout agissement hostile en provenance du territoire où il a livré depuis 2008 trois guerres contre le Hamas et les groupes armés palestiniens alliés.

Israël emploiera "tous les moyens à sa disposition" pour assurer la sécurité de ses citoyens, a-t-elle dit.

Le fragile cessez-le-feu observé de part et d'autre de la barrière qui ferme hermétiquement les frontières d'Israël avec Gaza est régulièrement mis à l'épreuve par des tirs de roquettes, des ripostes israéliennes et des accès de tensions qui maintiennent les deux camps à la merci d'un dérapage.

- Intermédiaire égyptien -

La bande de Gaza, coincée entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, a été le théâtre entre samedi et dimanche de l'une de ses plus sévères poussées de fièvre depuis la guerre dévastatrice de 2014.

Quatre soldats israéliens ont été blessés samedi, dont deux gravement, dans l'explosion d'un engin disposé le long de la barrière israélienne. En représailles, les jets et les chars de l'armée israélienne ont bombardé 18 positions du Hamas. Deux adolescents palestiniens ont été tués par des tirs israéliens près de la barrière.

Ces hostilités ont ravivé la vision, constamment présente dans les esprits israéliens et palestiniens depuis 2014, d'une nouvelle confrontation qu'aucun des deux camps ne semble pourtant vouloir pour l'instant.

Les groupes armés sont "parfaitement prêts" à faire face, a dit Mahmoud Zahar, un membre de la direction collégiale du Hamas, au site Al-Rissala. Mais "la résistance ne veut pas gaspiller son énergie dans cette escalade", a-t-il ajouté.

Le Hamas a fait passer le message au voisin égyptien qu'il ne cherchait pas la surenchère, a dit à l'AFP un responsable proche du mouvement. L'Egypte, un des deux seuls pays arabes à avoir des relations avec Israël, joue fréquemment les intermédiaires avec les Palestiniens.

Le Hamas a demandé au Caire de presser Israël de mettre fin à ses frappes et a signifié que la branche armée du mouvement était "en train de perdre patience", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.

- Des 'comptes à régler' -

L'explosion qui a blessé quatre soldats est le coup le plus sévère essuyé par l'armée israélienne depuis 2014. Des dizaines de Palestiniens ont été tués lors de manifestations près de la frontière ou dans des frappes israéliennes depuis cette date.

Les Comités de résistance populaire, une organisation armée nébuleuse réunissant des éléments de différents groupes nationalistes comme islamistes, ont revendiqué cet "acte héroïque".

Les actes belliqueux qui ébranlent périodiquement le cessez-le-feu sont communément attribués à des concurrents du Hamas, salafistes notamment. Mais, comme il l'a encore fait ces derniers jours, Israël répète qu'il tient le Hamas pour responsable de toutes les agressions venues de l'enclave sous son autorité.

"Le Hamas cherche à entamer notre fermeté", a dit dimanche le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman au site d'information Ynet.

Le Hamas essaie de semer la discorde en Israël en jouant sur les divisions que causerait la réponse à apporter à la situation gazaouie, a-t-il dit. Le Hamas continue aussi à produire des roquettes, à construire des tunnels qui serviraient à contourner la barrière et à attaquer Israël, et à faire entrer des armes dans le territoire, "et nous ne les laisserons pas faire", a-t-il dit.

Quant aux auteurs de l'attaque à l'explosif, "les comptes ne sont pas réglés tant que nous ne les avons pas éliminés, que cela prenne deux jours, une semaine ou deux", a-t-il dit.

La situation humanitaire et économique dans l'enclave renforce les pressions s'exerçant sur le Hamas, et la crainte d'une nouvelle conflagration. Les mises en garde se multiplient devant la détérioration des conditions dans le territoire, éprouvé par les guerres, la pauvreté, le chômage, les blocus israélien et égyptien et les pénuries d'électricité, d'eau et de médicaments.

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