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Israël: Netanyahu cherche à rassurer après l'annonce d'un retrait américain en Syrie

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a cherché dimanche à calmer les inquiétudes dans son pays après l'annonce du retrait des soldats américains de Syrie, affirmant que l'Etat hébreu continuerait de lutter contre une implantation de l'Iran.

Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi un retrait complet des troupes américaines de Syrie, estimant avoir atteint son objectif de "vaincre" le groupe Etat islamique (EI) dans ce pays. Pour Israël, la présence américaine sur le sol syrien constituait un rempart contre l'implantation iranienne et un contrepoids à l'influence russe.

La Russie, l'Iran et le mouvement chiite libanais Hezbollah sont des alliés du régime de Bachar al-Assad dans la guerre qui déchire la Syrie.

"La décision de retirer les 2.000 soldats américains de Syrie ne changera pas la cohérence de notre politique", a affirmé dimanche le Premier ministre israélien, en ouverture du conseil des ministres.

"Nous allons continuer à agir contre la tentative de l'Iran d'établir une présence militaire en Syrie et, si besoin, nous élargirons même nos actions là-bas", a-t-il ajouté.

Précisant vouloir "apaiser ceux qui sont inquiets", M. Netanyahu a en outre assuré que la coopération avec les Etats-Unis était "pleinement" maintenue.

Selon des médias israéliens, M. Netanyahu pourrait d'ailleurs s'entretenir du dossier syrien avec le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo au Brésil en marge de l'intronisation du président Jair Bolsonaro le 1er janvier. Le bureau du Premier ministre n'a pas confirmé.

- "A plein régime" -

Le chef d'état-major israélien, le général Gadi Eisenkot, a lui aussi tenté dimanche de minimiser l'impact de la décision américaine.

"Notre coopération avec les Etats-Unis se poursuit à plein régime et dans divers domaines opérationnels, des renseignements, et d'autres domaines sécuritaires", a-t-il souligné.

"Nous gérons seuls ce front (syrien) depuis des décennies", a ajouté le général Eisenkot.

La décision du président Trump de retirer les troupes américaines de Syrie -et de réduire la présence en Afghanistan- a mené à la démission du secrétaire à la Défense Jim Mattis, en désaccord avec cette nouvelle stratégie.

L'émissaire des Etats-Unis pour la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk, a également présenté sa démission.

Ce retrait américain prive les Américains d'influence dans la Syrie dévastée par la guerre et laisse notamment la milice kurde des YPG, alliée de Washington dans la lutte antijihadistes, sans soutien militaire alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan menace de l'attaquer.

Israël a mené des dizaines de frappes en Syrie depuis le déclenchement de la guerre dans ce pays en 2011, contre des positions du Hezbollah et des intérêts iraniens mais aussi contre des convois d'armes destinés, selon l'Etat hébreu, au mouvement libanais.

Mais ces opérations israéliennes en Syrie sont plus compliquées depuis qu'un avion militaire russe a été abattu par erreur par la défense antiaérienne syrienne, après un raid israélien dans ce pays le 17 septembre.

La Russie a depuis annoncé de nouvelles mesures de sécurité visant à protéger son armée engagée en Syrie, dont le renforcement de la défense antiaérienne du régime, avec des batteries S-300 et le brouillage des communications d'avions se trouvant à proximité.

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