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Israël réduit les restrictions imposées aux pêcheurs palestiniens de Gaza

Israël a réduit lundi les restrictions imposées aux pêcheurs palestiniens de la bande de Gaza, étendant jusqu'à un maximum de 15 milles nautiques leur zone de pêche au large de l'enclave sous blocus, la plus grande distance autorisée depuis des années.

Cette mesure est intervenue après un retour au calme consécutif à un nouvel accès de tension entre la bande de Gaza et Israël.

Le contrôle de l'étendue des zones de pêche de Gaza fait partie du blocus imposé par Israël à l'enclave palestinienne depuis plus d'une décennie.

Les pêcheurs pourront désormais exercer dans une zone allant jusqu'au maximum 15 milles nautiques (27,7 km), a indiqué une porte-parole du Cogat, organisme du ministère de la Défense coordonnant les activités civiles israéliennes dans les Territoires palestiniens.

Elle n'a pas précisé quelle partie des quelque 40 km de ligne de côte gazaouie sur la Méditerranée était concernée.

Selon le syndicat des pêcheurs de Gaza, la zone de pêche est étendue à 15 milles au sud, près de la frontière égyptienne. Elle est fixée à 12 milles au centre et à 6 milles au nord, près de la frontière israélienne.

L'élargissement de la zone de pêche intervient sur fond de discussions indirectes que mèneraient Israël et le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza par l'entremise du voisin égyptien.

Ces pourparlers, visant à dissiper les tensions, portent sur un allègement du blocus en échange du calme le long de la frontière, dit le Hamas.

Israël ne confirme pas la tenue de telles négociations.

La bande de Gaza, éprouvée par les guerres, la pauvreté et l'enfermement, et Israël ont connu la semaine passée un énième accès de fièvre faisant craindre un nouveau conflit, avant un retour au calme.

Le Hamas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu passent pour vouloir éviter une confrontation. M. Netanyahu va au-devant d'élections à l'issue incertaine le 9 avril.

Dimanche, Israël a rouvert les points de passage entre son territoire et Gaza pour les biens et les personnes, après six jours de fermeture.

Les limites au-delà desquelles la marine israélienne arraisonne, voire ouvre le feu sur les bateaux palestiniens, varient en fonction des tensions. Elles ont été réduites jusqu'à trois milles nautiques ces dernières années. Israël avaient étendu certaines sections à 12 milles et en avait maintenu d'autres à 6 fin février.

Quinze milles est la plus grande distance autorisée par Israël depuis des années. Mais Miriam Marmur, une porte-parole de Gisha, une ONG oeuvrant à la liberté de mouvement des Palestiniens et notamment des Gazaouis, a noté que cela restait inférieur aux 20 milles convenus par les accords israélo-palestiniens d'Oslo des années 1990.

Gisha s'est par ailleurs inquiétée dans un communiqué du risque de confusion causé par la diversité des distances autorisées par Israël et du risque encouru par les pêcheurs, pour leur vie ou leur équipement.

Le blocus est largement considéré comme un facteur primordial du marasme économique à Gaza. Israël le justifie par la nécessité de contenir le Hamas, qui refuse son existence et auquel il a livré trois guerres depuis 2008.

Le secteur de la pêche fait vivre de nombreuses familles et est important pour l'économie de Gaza. Le nombre de pêcheurs a chuté de 10.000 en 2000 à 3.700 officiellement enregistrés aujourd'hui, dit Gisha, citant des chiffres onusiens. Sur ces 3.700, environ 2.000 exercent leur activité quotidiennement.

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