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Israël: un homme armé arrêté avant une manifestation pro-migrants

La police israélienne a annoncé avoir arrêté samedi deux hommes, dont un armé, qui auraient menacé via les réseaux sociaux de perturber une manifestation de solidarité avec des milliers de migrants africains qu'Israël se prépare à expulser.

Selon un communiqué de la police, les deux hommes "ont été arrêtés pour être interrogés" à propos d'un message publié sur Facebook appelant à une contre-manifestation violente samedi soir, alors qu'un rassemblement avait lieu à Tel-Aviv pour protester contre l'application d'une nouvelle politique migratoire controversée.

"Amis, la bataille pour chasser les infiltrés est en train d'avoir lieu", affirmait le message Facebook en question, que la police a reproduit dans son communiqué. "Il est temps de se révolter pour défendre notre foyer", disait-il encore.

Le terme "infiltrés" est utilisé par les autorités israéliennes et les partisans des expulsions massives pour désigner les migrants, surtout les milliers d'Erythréens et de Soudanais, entrés illégalement dans le pays depuis 2007 par la frontière égyptienne à l'époque poreuse, et qu'Israël se prépare à expulser.

Selon la police, parmi les réactions sur Facebook au message, un commentaire affirmait "je suis armé".

La police "a immédiatement retrouvé les deux suspects, les a arrêtés pour les interroger et a confisqué l'arme que portait l'un des deux", a-t-elle indiqué.

Quelque 5.000 personnes étaient attendues à cette manifestation de solidarité avec les migrants samedi soir près de la gare routière, quartier du sud de Tel-Aviv où vivent de nombreux Africains, selon la police.

"Je suis venu du Darfour (Soudan), théâtre d'un génocide depuis 2003, je suis venu ici pour trouver un abri", a confié à l'AFP un homme se présentant sous le nom de Taj, qui dit avoir fait une demande d'asile.

- 'Décision raciste' -

"Malheureusement le gouvernement (israélien) ne sait pas comment traiter mon cas, et j'attends toujours leur réponse sur ma demande d'asile", a-t-il ajouté.

Une contre-manifestation moins importante avait lieu non loin de là, ont indiqué des médias sans faire état de frictions. Les forces policières étaient déployées en grand nombre.

En 2012, une marche contre l'immigration avait dégénéré en manifestation raciste au cours de laquelle des slogans comme "les Noirs, dehors!" avaient été scandés et des commerces tenus par des Africains attaqués.

Israël s'apprête à expulser des milliers d'Erythréens et de Soudanais qui n'ont pas de demande d'asile en cours d'instruction. Il leur donne le choix: partir d'ici à début avril ou aller en prison indéfiniment.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de "rendre" le sud de Tel-Aviv aux citoyens israéliens. Des responsables religieux et conservateurs ont aussi présenté ces migrants musulmans ou chrétiens comme une menace pour l'identité juive d'Israël.

Selon le ministère de l'Intérieur, 42.000 migrants africains vivent en Israël, dont la moitié ne sont pas menacés par l'échéance du 1er avril.

Le plan du gouvernement a suscité une large réprobation, de la part de l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) notamment.

"C'est une décision raciste et dangereuse", a affirmé à l'AFP Hila Aloni, qui manifestait samedi contre le plan gouvernemental. "Nous sommes tous ensemble ici, Israéliens et réfugiés et nous voulons vivre ensemble ici".

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