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Jean, Christian, Hervé, Arnaud: qui sont les quatre victimes du jihadiste?

Qui sont les quatre tués de l'équipée meurtrière du jihadiste de l'Aude? Un viticulteur à la retraite, un chef boucher, un ancien maçon, trois anonymes qui ont croisé le chemin de ce petit délinquant radicalisé, vendredi 23 mars à Carcassonne et Trèbes (Aude). Et un officier de gendarmerie, mort en héros, après avoir pris la place d'un otage du Super U.

Les voici présentés dans l'ordre chronologique:

- Jean Mazières, viticulteur à la retraite

C'est la première victime du jihadiste: Jean Mazières, viticulteur de 61 ans, à la retraite depuis deux ans, a été tué sur le coup, au tout début du parcours de Radouane Lakdim. Il était le passager d'une voiture sur laquelle le jihadiste a ouvert le feu vers 10H00 à Carcassonne, avant de voler le véhicule. Le conducteur, de nationalité portugaise, 26 ans, est lui grièvement blessé.

Natif de la commune voisine de Villedubert comme sa famille depuis quatre générations, M. Mazières, marié, père d'un fils, était impliqué dans beaucoup d'associations et notamment au comité des fêtes. "C'était quelqu'un de très jovial qui aimait la vie qui aimait faire la fête", a commenté Marc Rofes, maire du village à 5 km de Trèbes. "On a perdu quelqu'un apprécié de tous", un homme "dévoué" et "toujours prêt à rendre service", a-t-il ajouté.

"C’est tout Villedubert qui va pleurer pour +Jeannot+", a encore lancé le maire jeudi lors de l'hommage.

- Christian Medves, le chef boucher du Super U

Au début de la prise d'otages dans le Super U de Trèbes, Christian Medves, le chef boucher d'origine italienne du supermarché, a été tué d'une balle dans la tête. Pourquoi ? Ses amis s'interrogent.

"On ne sait pas encore ce qui s’est passé, mais connaissant Christian, je l’imagine bien avoir voulu s’interposer. C’était un bon mec, un mec courageux et digne", a raconté Franck Alberti, son ami depuis 45 ans.

Christian Medves, marié, père de deux filles, venait à peine de fêter ses 50 ans et était déjà grand-père d'une petite-fille d'un an. C'était un bon vivant et un sportif accompli. Il aimait la vie, le vin, les fêtes qui, lorsqu'il les organisait, ne se terminaient jamais tôt.

"L'image même de la gaieté, de l'enthousiasme et de la joie de vivre", a souligné lors de l'hommage de jeudi le maire de Trèbes Eric Ménassi.

- Hervé Sosna, l'ancien maçon, client du supermarché

A côté du chef boucher, se trouvait un client que le jihadiste a aussi abattu: Hervé Sosna, 65 ans, maçon à la retraite qui se rendait "dans ce magasin deux fois par semaine", a raconté son demi-frère William Durand.

Cet habitant de Trèbes "avait de grandes capacités intellectuelles, lisait énormément, surtout des poèmes. Mais comme il n'avait jamais voulu quitter Trèbes, il s'était lancé dans le bâtiment", a témoigné M. Durand, qui voyait son frère "tous les jours". "Il n'avait rien demandé et on l'a tué comme ça", s'est-il désolé.

Cet homme "épris de littérature" était "humble et discret" et aimait "plus que tout la compagnie des livres", selon le maire de Trèbes.

- Arnaud Beltrame, le gendarme héroïque

Le Lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame est mort en héros. Cet officier de gendarmerie, marié sans enfant, s'est substitué à Julie, une caissière du supermarché, laissant son téléphone ouvert. Grièvement blessé au cou par l'assaillant, il est décédé le lendemain à l'aube.

Il "a pris une décision qui n’était pas seulement celle du sacrifice, mais celle, d’abord, de la fidélité à soi-même, à ses valeurs, à tout ce qu’il avait toujours été et voulu être", a souligné le président Emmanuel Macron lors de l'hommage national. "Sa grandeur a sidéré la France", a souligné le chef de l'Etat.

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