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Jean Nouvel, architecte du Musée national du Qatar, défend le projet

Le célèbre architecte français Jean Nouvel a défendu dimanche son travail dans des pays aux régimes autoritaires, et son rôle clé dans la création du Musée national du Qatar, dont il participera à l'inauguration mercredi à Doha, aux côtés du Premier ministre français Edouard Philippe.

L'architecte, lauréat du prestigieux prix Pritzker en 2008, choisi par l'ancien ministre de la Culture Saoud Al Thani pour construire le Musée national du Qatar, a expliqué dans un entretien à l'hebdomadaire le Journal du dimanche qu'il avait eu l'idée de le redessiner pour lui donner l'apparence d'une rose des sables, de façon à en faire "un bâtiment iconique".

"C'est plutôt un chaos organisé", a-t-il expliqué, en admettant qu'il s'agissait "d'un projet un peu fou techniquement", avec "un tel bâtiment de 350 mètres de long, traversé de 539 disques acérés et aléatoires".

Jean Nouvel, qui a également conçu le Louvre Abu Dhabi et a été choisi pour participer au méga-projet d'aménagement du site archéologique d'Al-Ula en Arabie saoudite (avec une mission de conseil et la construction d'un complexe touristique et de conférences internationales), a défendu au passage le fait de travailler pour des régimes autoritaires comme celui du prince saoudien Mohammed Ben Salmane.

"L'architecture est pour moi un acte culturel, dont l'objet est de rendre possible et plus facile la vie des personnes dans un lieu", dit-il, ajoutant : "je travaille à l'échelle du siècle ou des siècles, pour les peuples, pas pour une personne ponctuellement au pouvoir".

Il poursuit toutefois en précisant qu'il ne pourrait pas "construire le siège d'un parti politique dont je ne partage pas les idées", comme l'ex-Front national (extrême-droite) en France.

M. Nouvel a également rejeté les appels d'architectes, urbanistes et universitaires qui lui ont récemment demandé de renoncer à une mission de "revitalisation" de la célèbre casbah d'Alger.

"Je ne comprends pas la controverse. Quel que soit le devenir politique de l'Algérie, la casbah ne peut pas rester comme ça", plaide-t-il, en soulignant que nombre des structures de ce quartier historique sont aujourd'hui en très mauvais état.

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