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Jeune tué à Nantes: sa famille veut "l'absolue vérité"

La famille d'Aboubakar Fofana, jeune homme tué par un CRS lors d'un contrôle de police le 3 juillet à Nantes, s'est constituée partie civile et veut "l'absolue vérité" sur les faits, ont déclaré lundi ses avocats, qui lancent un appel à témoins.

"Notre credo, ça va être la vérité, toute la vérité, l'absolue vérité", ont expliqué lors d'une conférence de presse Franck Boezec et Anne Bouillon, qui ont repris la défense de la mère, de la soeur et des deux frères du jeune homme originaire de Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise).

"Ce jeune homme avait 22 ans, il ne méritait pas de mourir et il ne méritait pas de se faire tirer dessus dans les circonstances dans lesquelles il s'est fait tirer dessus", ont souligné les avocats des parties civiles.

Après un premier examen du dossier dans la matinée, des "incohérences majeures subsistent" pour Me Boezec et Me Bouillon, qui vont "formuler des demandes d'actes" auprès des deux juges d'instruction saisis du dossier depuis vendredi soir.

Le fonctionnaire de police auteur du tir a été mis en examen pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", et placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès.

Les avocats des parties civiles se sont dits "sidérés". "Il ne s'agit pas de faire un procès d'intention (...), mais dans toutes les affaires où un homme tire sur un autre homme dans une région vitale, le procureur ouvre une enquête du chef d'homicide volontaire", a estimé Me Boezec.

"La famille n'a pas décidé d'enfourcher le grand cheval d'un procès contre les violences policières", a assuré le pénaliste nantais, expliquant qu'il allait avec Me Bouillon "questionner les responsabilités de ce fonctionnaire de police au moment où il a décidé de prendre cette arme (...) d'appuyer sur la détente dans des circonstances qui restent à déterminer".

Les avocats des parties civiles ont également incité les habitants du quartier du Breil, où le drame s'est déroulé, à ne pas "(céder) au découragement" et à apporter leurs témoignages.

Un seul riverain a témoigné "en l'état actuel du dossier", ont-ils précisé. "Compte tenu de la topographie des lieux, des gens ont nécessairement vu. Et on a le sentiment que certains n'ont pas encore parlé, c'est ce vide là qu'on souhaite combler", a ajouté Me Bouillon.

Les parties civiles ont réitéré des "appels au calme", après plusieurs nuits de violences urbaines dans les quartiers dits "sensibles" de l'agglomération nantaise.

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