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JO-2018: la Russie reste privée de cérémonie

Fin du suspense: le drapeau russe ne flottera pas dimanche lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Pyeongchang, le CIO ayant décidé de maintenir la suspension de la Russie, mise au ban pour un système de dopage institutionnalisé.

Les 168 sportifs russes de la délégation - moins les deux contrôlés positifs - invités à Pyeonchang sous bannière neutre, espéraient bien pouvoir entrer dimanche soir derrière leur bannière tricolore pour les adieux à la Corée du Sud.

Mais le Comité international olympique (CIO) en a décidé autrement: à l'unanimité, les 51 membres votants ont jugé que, certes la délégation russe avait "respecté l'esprit" de la décision du 5 décembre qui les a suspendus, mais que les deux cas de dopage révélés durant la quinzaine ne permettaient pas de lever cette suspension.

La décision de suspendre le Comité olympique russe (ROC) prévoyait en effet la possibilité de lever cette suspension au dernier jour des JO d'hiver, afin d'autoriser les athlètes russes à défiler sous leur drapeau national.

- Deux cas décisifs -

Le CIO "aurait pu envisager de lever la suspension dans la mesure où la délégation des athlètes olympiques de Russie (OAR) a respecté la décision du CIO du 5 décembre", a expliqué son président Thomas Bach.

"Toutefois, deux athlètes de l'OAR ont été convaincus de dopage ici à Pyeongchang. Ceci est extrêmement décevant et ne permet pas au CIO d'envisager la levée de la suspension du ROC pour la cérémonie de clôture", a poursuivi M. Bach, lisant la décision de la commission exécutive.

Si le CIO n'a pas précisé quand la suspension serait désormais levée, "il est envisagé" qu'elle le soit "une fois que l'unité sport sans dopage (DFSU) aura confirmé qu'il n'y a pas d'autres" cas de dopage. Ce qui pourrait prendre "de quelques jours à quelques semaines", selon une source proche du CIO.

La levée de la suspension sera "une décision automatique" basée sur "des conditions objectives", a précisé M. Bach devant la presse.

Le curleur russe Alexander Krushelnitsky, médaillé de bronze en curling mixte et positif au meldonium, un médicament normalement destiné à soigner les angines et les cardiopathies, avait été le premier cas de dopage russe révélé en début de semaine.

Suivi d'un second avec Nadezhda Sergeeva, 12e de l'épreuve de bob à deux des JO-2018, contrôlée positive au trimétazidine (utilisé pour prévenir les angines de poitrine ou des baisses de l'acuité visuelle).

- Cas de dopage 'isolés' -

"Ces deux cas sont des cas individuels et isolés qui ne révèlent pas un dopage systématique", a estimé Nicole Hoevertsz, membre du CIO.

Juriste de profession, Mme Hoevertsz présidait le groupe chargé de superviser le comportement des sportifs russes durant ces JO avant de soumettre des propositions à la commission exécutive.

Celle-ci, censée prendre une décision samedi soir, avait finalement repoussé sa réflexion à dimanche matin, signe d'une intense discussion en son sein.

"C'est le fruit d'une profonde réflexion, cela n'a pas été décidé sur l'émotion ou en deux minutes. Je pense que c'est une bonne décision", a réagi Jean-Christophe Rolland, l'un des trois membres français du CIO.

Un rapport de l'Agence mondiale antidopage avait apporté les preuves d'un vaste système de dopage institutionnalisé et de manipulation des résultats, mis en place en Russie, notamment durant les JO d'hiver de Sotchi-2014.

Première au tableau de médailles à Sotchi, la Russie avait ensuite perdu nombre de ses titres et médailles à la suite de la suspension à vie par le CIO de plusieurs grands noms du ski de fond ou du bobsleigh.

Mais les Russes avaient fait appel de ces décisions devant le Tribunal arbitral du sport, qui avait permis à certains Russes de récupérer leur médaille.

La période précédant les JO avait de ce fait été marquée par une grande incertitude sur le nombre de Russes finalement admis à y participer.

Au total, seuls 168 sportifs russes considérés comme "propres" avaient été invités par le CIO à participer aux JO de Pyeongchang.

"Beaucoup a été fait grâce à vos décision et votre travail et nous vous en remercions", a déclaré durant la session Shamil Tarpischev, membre russe du CIO, dans un nouveau geste de bonne volonté à l'égard de l'instance.

"Nous pensons que ce sera la fin de cette histoire et le début d'une nouvelle histoire pour le sport" russe, a-t-il ajouté.

La délégation des Athlètes olympiques de Russie et son acronyme officiel OAR a terminé à la 13e place au tableau des médailles avec deux titres, en patinage artistique et en hockey sur glace, contre 13 titres à Sotchi au moment de la clôture des JO-2014 (11 désormais).

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