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Joe Biden tente de désamorcer la polémique aux Etats-Unis sur ses gestes déplacés

L'ancien vice-président américain Joe Biden a promis mercredi d'être "plus attentif" dans ses relations avec les femmes après avoir été accusé par plusieurs d'entre elles de gestes déplacés, une polémique qui pourrait menacer son éventuelle candidature à la présidentielle de 2020.

"Les normes sociales changent. Je le comprends et j'ai entendu ce que disent ces femmes", a-t-il écrit sur son compte Twitter, admettant que les sensibilités avaient considérablement évolué dans la société américaine depuis le début du mouvement anti-harcèlement #MeToo.

"Pour moi, la politique a toujours été une affaire de relations, mais je serai plus attentif au respect de l'espace personnel à l'avenir", a ajouté ce vétéran de la politique américaine, âgé de 76 ans.

Connu pour être volontiers tactile, notamment avec les femmes, Joe Biden s'était déjà défendu dimanche de tout geste "inapproprié".

La semaine dernière, une ancienne élue du Nevada, Lucy Flores, a raconté qu'il l'avait embrassée "sur le haut de la tête" alors qu'il se tenait derrière elle lors d'un meeting de campagne en 2014.

Lundi, Amy Lappos a raconté au quotidien Hartford Courant que M. Biden avait frotté son nez contre le sien dans une sorte de baiser esquimau en 2009.

"Pendant qu'il me tirait vers lui, j'ai cru qu'il allait m'embrasser sur la bouche", a-t-elle dit.

Deux autres femmes ont évoqué dans le New York Times des moments de gêne vécus face à l'ancien vice-président de Barack Obama.

Caitlyn Caruso a évoqué une main sur la cuisse et une "accolade un peu trop longue" lors d'un débat sur les violences sexuelles à l'université du Nevada en 2016, alors qu'elle avait 19 ans.

L'écrivaine DJ Hill, 59 ans, s'est dite "très gênée" quand elle a senti la main de M. Biden descendre le long de son dos alors qu'ils se faisaient prendre en photo lors d'une réunion de levée de fonds en 2012 à Minneapolis.

- Des accolades aux selfies -

Cette polémique arrive à un mauvais moment pour Joe Biden, qui domine les sondages dans le camp démocrate alors même qu'il n'est pas officiellement candidat à la Maison Blanche.

"J'essaie toujours de créer une relation humaine, je serre des mains, j'enlace les gens, je prends les hommes et les femmes par les épaules en leur disant +tu peux le faire+", explique-t-il dans une vidéo de deux minutes accompagnant son message sur Twitter.

"Maintenant, l'important c'est de faire des selfies ensemble", ajoute celui qui a été sénateur du Delaware pendant 32 ans.

"Les frontières de l'espace personnel ont bougé, je le sais, j’entends ce qu'elles (les accusatrices) disent et je serai plus attentif, c'est ma responsabilité", assure-t-il.

"J'ai travaillé toute ma vie pour donner du pouvoir aux femmes, pour empêcher les abus", souligne l'ancien vice-président, qui est à l'origine d'une importante loi contre les violences faites aux femmes en 1994.

L'équipe de M. Biden a dénoncé une campagne de "calomnies et de manipulations" après la diffusion d'images dans des situations pouvant paraître déplacées avec des femmes, généralement lors d'évènements publics.

Il a également reçu le soutien de plusieurs femmes, dont l'actrice et égérie du mouvement #MeToo Alyssa Milano, ainsi que Stephanie Carter, épouse de l'ex-ministre de la Défense Ashton Carter, qu'il tenait par les épaules sur une photo de 2015 ayant refait surface.

Meghan McCain, fille du sénateur républicain John McCain décédé l'année dernière, a assuré lundi que M. Biden était "l'un des hommes les plus décents et compatissants du monde politique américain".

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