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Jordanie: des milliers d'enseignants du public manifestent à Amman

Des milliers d'enseignants ont défilé jeudi dans le centre d'Amman pour réclamer une revalorisation de leur salaire, quatre jours après la rentrée scolaire dans les écoles publiques de Jordanie, selon une correspondante de l'AFP.

Le syndicat des enseignants du public réclame une revalorisation de 50% du salaire de ce corps "le moins payé parmi les fonctionnaires de l'Etat", a indiqué à l'AFP Nasser al-Nawasra, un dirigeant syndical.

Les forces de sécurité largement déployées dans la capitale ont tenté d'empêcher les protestataires de se rendre devant le bureau du Premier ministre, mais ces derniers y sont parvenus et ont pu tenir leur rassemblement. Les policiers les ont finalement dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes.

"Une grève générale a été décidée dans les écoles (publiques) du royaume dimanche" en raison de l'interdiction faite aux enseignants de manifester près du bureau du Premier ministre, a précisé à l'AFP M. Nawasra.

D'autres enseignants, estimés à quelque 3.000, se sont rassemblés près du ministère de l'Intérieur. Des dizaines de bus transportant les manifestants ont été bloqués aux alentours de la capitale, ont par ailleurs affirmé les organisateurs.

"Une revalorisation de 50% est notre revendication depuis cinq ans", a déclaré Noureddine Nadim, porte-parole du syndicat des enseignants dans un communiqué. "Il y avait un accord à ce sujet avec le gouvernement, mais ce dernier est revenu sur son engagement", a-t-il ajouté.

"J'ai 24 ans de service et mon salaire ne dépasse pas les 760 dinars (JOD) (1.100 dollars)", a déclaré Nasser al-Nawasra.

Le porte-parole du ministère de l'Education, Walid Jallad, a fait part dans un communiqué du rejet de la demande des enseignants.

"Nous respectons les enseignants et nous saluons leur rôle et leur mission mais une revalorisation de 50% réclamée par le syndicat va coûter 112 millions JOD (150 millions de dollars) au budget de l'Etat", a-t-il dit le porte-parole, en évoquant les difficultés de l'économie jordanienne.

L'accueil de centaines de milliers de Syriens ayant fui la guerre pèse lourdement sur les finances publiques et Amman appelle régulièrement la communauté internationale à une aide plus substantielle.

L'an dernier, le royaume a été touché par des hausses des prix de produits de base provoquant des manifestations de plusieurs jours, qui avaient contrait le gouvernement à démissionner.

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