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Judo: au tour de Malonga et Dicko d'enrichir la razzia des Bleues

En s'offrant chacune leur deuxième sacre européen, Romane Dicko (+78 kg) et Madeleine Malonga (-78 kg) ont conclu une razzia féminine inédite aux Championnats d'Europe de judo, samedi à Prague. Les combattantes françaises ont mis la main sur cinq des sept catégories.

Jamais les Bleues n'avaient raflé autant d'or européen dans une compétition au format comparable. Prometteur à huit mois des Jeux de Tokyo reportés à l'été 2021 (23 juillet-8 août) sous l'effet de la pandémie de Covid-19. Rassurant, aussi, au bout d'une année largement chamboulée et écourtée par la crise sanitaire.

Dicko et Malonga, toutes deux couronnées une première fois en 2018 mais qui restaient sur plus de neuf mois sans compétition, ont imité la jeune Shirine Boukli (-48 kg), Clarisse Agbegnenou (-63 kg) et Margaux Pinot (-70 kg), qui s'étaient parées d'or avant elles dans la salle pragoise.

En y ajoutant le bronze obtenu par Sarah-Léonie Cysique (-57 kg) et Marie-Eve Gahié (-70 kg), sept des neuf judokas françaises repartent de la capitale tchèque avec une médaille autour du coup. Seules Mélanie Clément (-48 kg) et Astride Gneto (-52) n'en ont pas glané.

- "On fire" -

"On est vraiment +on fire+ !, lance Malonga. On ne triche pas, on s'entraîne dur. Quand on est sérieuses, qu'on se donne à fond, forcément ça paie."

"Ca fait vraiment plaisir de revenir et de faire une razzia. On savoure ces bons moments, et on fera tout pour qu'il y en ait encore", ajoute-t-elle.

Côté messieurs au contraire, en l'absence du double champion olympique en titre des poids lourds et décuple champion du monde Teddy Riner, l'honneur n'est sauvé que par Kilian Le Blouch, en bronze en -66 kg. Aucun des sept autres combattants bleus engagés n'a même remporté plus d'un combat.

Au total, la délégation française termine les trois jours de compétition, sa dernière en 2020, avec huit médailles.

Dicko, 21 ans depuis moins de deux mois, devient elle la deuxième plus jeune judoka bleue (derrière Catherine Pierre dans les années 1970) à compter déjà deux sacres européens.

Surtout, elle poursuit son retour tambour battant, et la rapide remontée dans la hiérarchie mondiale qui va avec, après avoir été privée de compétition pendant un an et demi, entre mi-2018 et novembre dernier, à cause d'une double blessure à une épaule et à un genou.

Évidemment l'irruption du nouveau coronavirus a tout bouleversé, mais Dicko boucle malgré tout 2020 sur un sans-faute, après ses victoires au Grand Prix de Tel Aviv en janvier et au Grand Slam de Paris en février.

Si bien qu'elle va s'installer aux portes du top 15 au classement mondial.

- "Pas du temps perdu" -

"Ca fait plaisir de revenir sur un tapis et de gagner après beaucoup de désillusions, sourit Dicko. Tout ce temps-là n'était pas du temps perdu: j'ai pu peaufiner les choses physiquement, tactiquement, techniquement, etc."

En quatre combats samedi, Dicko s'est offert deux membres du top 10 mondial, la Turque Kayra Sayit, battue par waza-ari, et la Bosnienne Larisa Ceric, défaite aux pénalités, et une du top 5, l'Azerbaïdjanaise Iryna Kindzerska, dominée par ippon en moins de deux minutes en finale.

Pour Malonga (26 ans), cette reconquête de la couronne européenne, un an après avoir été sacrée championne du monde et alors qu'elle est N.2 mondiale de sa catégorie, est un pas de plus vers sa première expérience olympique.

Ses deux concurrentes pour l'unique sésame en jeu, Fanny-Estelle Posvite, N.3 mondiale mais touchée à une épaule, et Audrey Tcheuméo, double médaillée olympique mais partie avec beaucoup de retard, n'ont pas combattu sur les tatamis tchèques.

"L'objectif clairement, c'est d'être championne olympique, assume Malonga. C'était important pour mois d'être présente, ça fait neuf mois qu'on attendait ça."

En finale, elle a su contrôler une adversaire contre laquelle elle avait connu trois de ses quatre défaites en 2019, l'Allemande Luise Malzahn: elle s'est imposée aux pénalités après trois minutes de combat.

Elle avait remporté ses deux précédents combats par ippon, après une mise en route plus poussive (pénalités).

Riner absent, la catégorie des poids lourds a elle donné lieu à une finale 100% russe, arrachée par Tamerlan Bashaev aux dépens d'Inal Tasoev.

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