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Judo: "La compétition, c'est mon monde", résume Agbegnenou

"La compétition, c'est mon monde", résume Clarisse Agbegnenou, sacrée championne d'Europe en -63 kg pour la cinquième fois après neuf mois sans combattre, vendredi à Prague, en raison de l'irruption de la pandémie de Covid-19 et de ses conséquences, du confinement au report d'un an des JO-2020.

Q: Que représente ce cinquième titre européen au bout de cette année 2020 si perturbée ?

R: "Il y a beaucoup de fierté quand même. C'était très compliqué pour moi de venir à ces championnats d'Europe. Physiquement ça allait, mais mentalement je me posais beaucoup de questions. Et pour moi qui suis quelqu'un d'assez joyeuse, qui aime bien vivre et visiter plein de choses, rester à l'hôtel autant de jours, faire tous ces tests, ça faisait beaucoup... J'avais tellement hâte de sortir de cette chambre que ça a été une belle journée."

Q: Vous avez été expéditive en finale...

R: "J'aime bien le corps-à-corps, elle m'a collé, je me suis dit c'est maintenant qu'il faut y aller. Je peux repartir sereine."

Q: Vous n'aviez plus combattu en compétition depuis plus de neuf mois...

R: "C'est comme le vélo : on dit que ça fait longtemps qu'on n'en a pas fait et quand on monte dessus, c'est mécanique. La compétition, comme ça fait assez longtemps que j'en fais, dès que le premier tour passe, tout roule après, c'est mon monde en fait, j'adore."

Q: Vous semblez retenir davantage le plaisir de renouer avec la compétition que le résultat ?

R: "C'est exactement ça. Je ne cherchais pas la +perf+, je me disais, tu n'es pas entraînée à 100%, mais peu importe, surtout amuse-toi, fais-toi plaisir, retourne sur les tapis, même s'il faut prendre ton temps sur des matches, ou si tu te dis que tu n'es pas assez rapide, ce n'est pas grave, c'est un exercice qu'il faut refaire. Je me sentais assez bien, mais je n'étais pas venue pour me mettre de la pression ou me dire il faut que je gagne absolument. Je ne pensais pas au résultat."

Q: Quel bilan en tirez-vous ?

R: "Ma question, c'était vraiment à ce moment-là de l'année, avec ce qui s'est passé, où tu en es? J'ai beaucoup de choses à travailler, mais j'ai quand même travaillé malgré tout, je n'ai pas non plus énormément de choses à rattraper. Je me suis trouvée assez lente sur les mains, et moins agressive. Les techniques, elles viennent parce que je m'entraîne depuis des années, mais sur l'affûtage, la précision, je n'étais pas assez précise, donc je dirais que je suis à 60%. Il me faut quelques mois où je m'entraîne un peu plus. Mais j'ai le temps."

Q: Vous projetez-vous déjà sur les Jeux de Tokyo reportés à l'été 2021 ou le climat d'incertitude pèse-t-il encore trop ?

R: "Pour l'instant, je n'y pense pas. J'avais tellement d'autres questions déjà. Là, au moins j'ai combattu. Dans ma tête, je me dis que 2021 arrive vite mais que j'ai le temps encore de me poser et d'être un peu tranquille. Là, je vais juste garder la forme et en janvier, quand on en saura un peu plus, ce sera le moment de repartir."

Propos recueillis en zone mixte.

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