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Pompeo se rend en Corée du Nord après la rencontre entre Kim Jong Un et Xi Jinping

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se rendait mardi en Corée du Nord dans une nouvelle intensification des préparatifs du sommet tant attendu entre Kim Jong Un et Donald Trump, quelques heures après la rencontre entre le dirigeant nord-coréen et le président chinois Xi Jinping.

Lors de son allocution en début d'après-midi sur le nucléaire iranien, le président Trump a annoncé que son secrétaire d'Etat et homme de confiance était en route vers la Corée du Nord, où il devait arriver d'ici "une heure", au moment de l'allocution présidentielle, vers 18h00 GMT.

"En ce moment même, le secrétaire Pompeo est en route vers la Corée du Nord pour préparer ma future rencontre avec Kim Jong Un", a déclaré Donald Trump, alors que ce voyage n'avait pas été annoncé.

Dans l'avion, Mike Pompeo a déclaré à des journalistes qu'il n'était pas sûr de s'entretenir avec le dirigeant nord-coréen. "Nous sommes prêts à rencontrer quiconque pourrait s'exprimer au nom du gouvernement nord-coréen", a-t-il expliqué.

Alors qu'il était encore directeur de la CIA, M. Pompeo a déjà rencontré Kim Jong Un, en secret, lors du week-end de Pâques.

Lors de ce nouveau déplacement, le chef de la diplomatie américaine abordera de nouveau la question de trois Américains détenus en Corée du Nord. "Ce serait un beau geste s'ils acceptaient" de les libérer, a-t-il expliqué dans l'avion tout en précisant ne pas avoir de certitude à ce sujet.

Depuis la Maison Blanche, le président Trump a pour sa part annoncé qu'"on en saurait bientôt plus" sur le sort de ces prisonniers.

Ces nouvelles annonces américaines font suite à la deuxième rencontre lundi et mardi à Dalian, dans le nord-est de la Chine, entre Kim Jong Un et Xi Jinping après leur sommet à Pékin, fin mars.

A cette occasion, Kim a réitéré son engagement pour une dénucléarisation de la péninsule coréenne. Quelques heures plus tard, le président chinois a, lors d'une conversation téléphonique avec Donald Trump, demandé à ce dernier de prendre en compte les "préoccupations de sécurité raisonnables" de Pyongyang.

La télévision publique chinoise CCTV a montré les deux dirigeants asiatiques marchant côte à côte dans un parc en bord de mer et discutant autour d'une table.

Mais les premiers compte-rendus de la rencontre diffusés par les médias chinois ne révélaient aucune avancée significative dans le dossier nucléaire nord-coréen.

- Détente spectaculaire -

"Après ma première rencontre avec le camarade président (Kim), les relations entre la Chine et la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) ont connu des avancées positives, tout comme la situation dans la péninsule coréenne", s'est félicité Xi Jinping, selon des propos rapportés par l'agence Chine nouvelle.

L'agence nord-coréenne KCNA a de son côté affirmé: "Les deux dirigeants ont échangé de chaleureuses salutations, incapables de contrôler leur joie de se revoir après un mois environ!"

La visite de Kim Jong Un à Pékin en mars était sa première à l'étranger depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Venu en train, il s'était alors entretenu pour la première fois avec Xi Jinping.

La Chine et la Corée du Nord, ex-alliés communistes de la guerre de Corée (1950-53), étaient en froid ces dernières années, Pékin ayant décidé d'appliquer les sanctions internationales destinées à convaincre Pyongyang de mettre fin à son programme nucléaire.

La Corée du Nord a toutefois amorcé une détente spectaculaire depuis le début de l'année à la faveur des jeux Olympiques d'hiver organisés en Corée du Sud.

Avec l'annonce de la suspension de ses essais nucléaires et balistiques, l'opération de charme de Pyongyang a culminé fin avril avec un premier sommet intercoréen organisé, à leur frontière commune, entre M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in.

La rencontre historique entre MM. Kim et Trump est en préparation pour fin mai ou début juin dans un lieu qui sera annoncé "bientôt", a révélé vendredi le locataire de la Maison Blanche.

"Tant que les différentes parties abandonnent leur politique hostile et les menaces à l'encontre (de Pyongyang), il n'y a aucune raison pour la Corée du Nord d'être un Etat nucléaire et la dénucléarisation peut se concrétiser", a déclaré Kim Jong Un à Xi Jinping, d'après Chine nouvelle.

- Pas d'aversion pour l'avion -

Lors de sa conversation téléphonique avec M. Trump, le président chinois a dit espérer que les Etats-Unis et la Corée du Nord puissent "travailler ensemble, construire la confiance mutuelle", d'après la télévision d'Etat chinoise.

Selon un communiqué de la Maison Blanche, les deux dirigeants "sont tombés d'accord sur l'importance de la poursuite de l'application des sanctions contre la Corée du Nord jusqu'au démantèlement permanent de ses programmes nucléaire et balistique".

Comme fin mars, les médias chinois ont attendu que M. Kim soit rentré dans son pays pour faire état officiellement de la visite.

Dans la journée, la chaîne de télévision japonaise NHK avait diffusé des images de deux avions nord-coréens décollant de l'aéroport, dont un du même type que celui habituellement utilisé par Kim Jong Un.

Une nouvelle confirmation que le jeune dirigeant, éduqué en Suisse, ne partage pas l'aversion de son grand-père Kim Il Sung et de son père Kim Jong Il pour le transport aérien -- ce qui les contraignait à ne se déplacer qu'en train.

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