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Kyriakos Mitsotakis investi Premier ministre dans une Grèce en soif de renouveau

Au lendemain de sa victoire sans appel aux législatives grecques, le chef de file des conservateurs, Kyriakos Mitsotakis, a été officiellement investi lundi Premier ministre, tournant la page de l'ère Tsipras dans une Grèce en soif de renouveau.

Arrivé souriant avec ses trois enfants et sa femme au Palais présidentiel, Kyriakos Mitsotakis, 51 ans, a prêté serment sur la bible comme le veut la tradition grecque dans un pays où il n'y a pas de séparation entre l'Eglise et l'Etat. Son prédécesseur athée Alexis Tsipras avait inauguré le serment civil après son élection en 2015.

Officiellement investi devant le président Prokopis Pavlopoulos, le leader conservateur, qui obtenu près de 40% des voix, devait ensuite se rendre au Palais Maximou où se déroulera la passation de pouvoir avec son prédécesseur Alexis Tsipras.

Dans l'après-midi, devraient être annoncés les noms des ministres composant son nouveau gouvernement qui prendront leurs fonctions dès mardi, tandis que, d'après la presse, le premier conseil des ministres aura lieu mercredi.

"C'est une victoire pour l'Europe et pas seulement pour la Grèce", s'est exclamé M. Mitsotakis, au lendemain de la nette victoire du parti de droite Nouvelle Démocratie (ND) aux législatives anticipées.

"Un message fort pour de grands changements", écrit en Une le grand quotidien conservateur Kathimerini. "Souveraineté absolue", proclame aussi Ta Nea (centre) à l'issue des premières législatives depuis que la Grèce a échappé à la faillite.

Perçu comme un réformateur, proche des milieux d'affaires, Kyriakos Mitsotakis a salué la "majorité claire" de 158 sièges sur 300 dont ND peut se targuer à la Vouli, le Parlement grec.

"C'est un message fort pour un changement en Grèce", a déclaré Kyriakos Mitsotakis, dans un entretien avec la chaîne de télévision CNBC, promettant de mettre en oeuvre les changements souhaités par le peuple grec après une décennie de crise.

Il a été félicité par Jean-Claude Juncker, le président sortant de la Commission européenne, et Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie voisine.

Trois ans après avoir repris les rênes de ND, Kyriakos Mitsotakis, héritier d'une grande famille politique et fils d'un ancien Premier ministre, prend ainsi officiellement le relais d'Alexis Tsipras, le leader du parti de gauche Syriza, qui a récolté 31,5% des suffrages dimanche.

- Tsipras "actif dans l'opposition"

En reconnaissant sa défaite au soir du scrutin, le plus jeune chef d'un gouvernement grec en 150 ans a promis de rester "actif dans les rangs de l'opposition", même si Syriza ne garde que 86 des 144 sièges qu'il avait dans l'assemblée sortante.

Pour le journal de gauche Avghi, "la gauche est bien là". "Syriza reste fort", affirme le Journal des rédacteurs (gauche), et, "malgré sa défaite, reste le deuxième pôle d'un nouveau système bipartite", relève le quotidien Kathimerini.

Surgissant dans une Grèce en plein chaos, terrassée par la crise de la dette et la cure d'austérité imposée par ses créanciers, l'UE et le FMI, Alexis Tsipras avait suscité l'espoir, en janvier 2015, chez un peuple abasourdi par les faillites et les plans sociaux.

Mais ce jeune leader de gauche radicale avait ensuite fait volte-face, forcé d'accepter un plan de sauvetage assorti de sévères mesures pour empêcher la sortie de la zone euro, ce que les électeurs ne lui ont pas pardonné.

"Une période douloureuse se referme", a déclaré Kyriakos Mitsotakis dimanche soir devant ses partisans en liesse. Il a juré aux électeurs de "rendre sa fierté" à la Grèce et d'être "à la hauteur de leurs espoirs".

Elu sur la promesse d'en finir avec une décennie de crise, le nouveau Premier ministre, ancien consultant chez McKinsey à Londres, a notamment été ministre de la réforme administrative dans le précédent gouvernement conservateur, celui d'Antonis Samaras (2012-2014).

- La chute d'Aube dorée -

Fils du défunt ancien Premier ministre Konstantinos Mitsotakis, ce diplômé d'Harvard s'est félicité que le parti néonazi Aube Dorée n'ait pas obtenu les 3% nécessaires au maintien de sa présence au parlement. "Une grande victoire pour la démocratie en Grèce", a-t-il commenté.

Les dirigeants d'Aube Dorée, qui comptait 18 députés dans l'assemblée sortante, comparaissent depuis quatre ans pour meurtre et constitution d'organisation criminelle dans un procès fleuve.

Troisième parti dans le nouveau Parlement, le KINAL, né sur les cendres du Pasok (socialiste), remporte 22 sièges, devant les communistes du KKE (15 sièges), le parti nationaliste de la Solution grecque (10 sièges) et le parti MeRa25 de l'ancien ministre des Finances de Tsipras Yanis Varoufakis (neuf sièges).

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